15 et 17 août : mon cher père, je serai très heureux de vous voir



Le jeudi 15 août 1918
Un aéroplane allemand vient survoler Chartres à 23 h et jette plusieurs bombes, tuant trois personnes.

Chartres 17 août 1918
Mon cher père,
J’ai reçu hier et ce matin deux lettres d’Eugène, me disant votre intention de venir me voir à l’hôpital. Je ne vous aurais pas demandé cette faveur, n’étant pas assez gravement atteint pour vous imposer un aussi long voyage, mais puisque vous vous offrez à vous déplacer je dois vous dire que je serai très heureux de vous voir. Je vous adresse aujourd’hui à cet effet une carte postale spéciale, signée du médecin, qui vous permettra de voyager à  prix  réduit, ¼  de place.

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10 août 1918 : le bras, ça va mais la main me fait souffir



Le samedi 10 août 1918
Je quitte l’ambulance d’Ognon à 9 h et je vais embarquer à 10 h à Senlis, en train sanitaire avec couchettes. Nous sommes environ 200 blessés et nous sommes évacués sur un centre de fractures. J’ai mon bras droit dans le plâtre. Nous passons à Creil, Achères, Saint-Germain-en-Laye, Versailles, Saint-Cyr, Rambouillet, Epernon, Maintenon. Nous débarquons à Chartres à 21 h. On nous emmène tous à l’hôpital 10/11, Lycée Marceau.

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3 août 1918 : évacué et opéré dans une ambulance



Le samedi 3 août 1918
A 4 h, des automobiles d’ambulance américaines arrivent à Arcy[-Sainte-Restitue] et commencent l’évacuation des blessés. Il tombe encore des obus sur le village. Je suis transporté couché sur un brancard. Malgré nos souffrances nous sommes contents de sortir de la fournaise. Nous passons à Oulchy-le-Château, Billy-sur-Ourcq, Vouty. Nous croisons encore beaucoup d’artillerie et des convois de toutes sortes. A Vouty, dans une ambulance d’évacuation, on change les pansements et on fait une piqûre antitétanique. Nous changeons de voiture et on nous emmène plus en arrière. Passé à Verberie, Senlis, arrivée à Ognon, à l’Hôpital Complémentaire d’Armée N° 47, secteur 126, à 15 h. Nous avons voyagé huit heures en autos sur des routes défoncées ou pavées. On me fait une deuxième piqûre, on me passe à la radioscopie et je suis opéré à 19 h. — Résection du coude. Dr Charvet.

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2 août 1918 : je reçois une balle de mitrailleuse dans le bras droit



Le vendredi 2 août 1918
La nuit a été calme. Au jour nous creusons des petits trous individuels dans l’avoine, de chaque côté de la route. Le lieutenant Tuffreau est installé à l’entrée d’un petit pont qui passe sous la route de Beugneux. Il y a ravitaillement à 7 h, à Wallée, et il y a un homme de corvée par escouade. Nous touchons un litre de vin par homme et des conserves. La pluie commence à tomber à 8 h. Nous n’entendons ni fusillade ni canonnade. Le commandant envoie une patrouille en avant et cette patrouille marche pendant une heure sans rencontrer l’ennemi. Une patrouille à cheval est envoyée et ne reçoit des coups de feu qu’à plusieurs kilomètres d’où nous avons passé la nuit. Les Allemands ont profité de la nuit pour se replier et nous ne sommes plus en contact avec eux.

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1er août 1918 : nous creusons des trous dans le champs de blé



Le jeudi 1er août 1918
Nous passons le reste de la nuit dans le petit bois, de chaque côté c’est la plaine. Au jour il y a attaque par le 206 et le 234 et d’autres divisions. A 8 h le 6ème bataillon reçoit l’ordre de se porter en avant nous faisons environ 3 km à travers champs, en ligne de demi-sections et nous nous arrêtons vers 10 h en vue des villages de Cramaille et de Cramoiselle qui se trouvent dans les lignes allemandes. On voit très bien les Allemands se déplacer sur les côtes au nord de Cramaille.

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27-30 juillet 1918 : nous sommes entrés dans la grande fournaise



Le samedi 27 juillet 1918
Le 6ème bataillon quitte Boursonne à 5 h en camions automobiles. Le 5ème bataillon est parti hier soir. Nous passons à Pisseleux, Villers-Cotterets, Dampleux, Vouty, Ancienville, Chouy, où nous quittons les autos. Nous allons bivouaquer dans un bois à 1500 m de Chouy, le bois de Rozet-Saint-Albin. Le village de Chouy est incendié et des pancartes allemandes indiquent qu’ils y ont cantonné dernièrement. Il y a à travers les champs de blé des trous d’obus, des éléments de tranchées, des débris de matériel et du fil de fer. Nous avons fait environ 18 km en camions. Il y a un départ de permissionnaires qui vont prendre le train à la gare de Villers-Cotterets. Nous quittons nos emplacements à la nuit et nous allons en réserve dans un champ de blé près de la ferme de Martimpré où nous arrivons à 24 h. Nous nous installons dans des trous qui ont été creusés il y a trois jours par le 224ème d’infanterie qui a passé 11 jours dans le secteur. Nous sommes à 600 m au sud de la ferme de Martinprés et à 1500 m au sud du village du Plessier-Huleu. Canonnade et rafales de mitrailleuses. Nous sommes entrés cette fois dans la grande fournaise.

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24-26 juillet : toute la division se déplace pour une destination inconnue



Le mercredi 24 juillet 1918
Repos. M[esse] de 7 h (+). Nous recevons des ordres pour l’embarquement du régiment qui doit avoir lieu demain matin en gare de Villers-Daucourt [lieu-dit La Hotte]. Nous faisons les préparatifs. Toute la division se déplace pour une destination inconnue. Les permissions de détente sont rétablies. Il y a eu des nominations au régiment. Le caporal d’ordinaire de ma compagnie est nommé sergent à la 21ème [compagnie]. Le capitaine Lalanne, commandant la C[ompagnie de] M[itrailleurs] 6 est nommé adjudant-major au 6ème bataillon. Le 5ème bataillon quitte Sivry[-sur-Ante] à 19 h pour aller embarquer à la gare. Mon bataillon partira cette nuit. Toutes les voitures sont parties à l’avance.

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18-23 juillet 1918 : Nous traversons l’Aisne avant de stationner dans la Marne



Le jeudi 18 juillet 1918
Le 6ème bataillon du 344ème quitte Rarécourt à pied à 1 h. Nous passons à Froidos, Waly, Brizeaux, Triaucourt[-en-Argonne], Sénart, nous arrivons à Charmontois-l’Abbé à 8 h. Nous avons été toute la nuit debout. Nous y cantonnons avec le 5ème bataillon venant d’Auzéville. Le 4ème bataillon est cantonné à Brizeaux. Le colonel est à Sénart. Nous avons repos toute la journée. Je vais en me promenant jusqu’à Belval à 21 h. J’avais cantonné à Triaucourt du 27 octobre au 3 novembre 1915. Nous entendons la canonnade au loin mais nous n’avons pas de renseignement sur l’attaque allemande du 15.

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15-17 juillet 1918 : bientôt appelés sur un secteur très mouvementé



Le lundi 15 juillet 1918
Pendant notre déplacement, à 1 h du matin, une violente canonnade se déclenche à l’ouest de l’Argonne et jusqu’au Four-de-Paris. Le bruit court qu’une grosse attaque allemande est commencée ce matin. Des ordres arrivent au commandant et nous sommes alertés en cours de route à 2 h, entre Auzéville[-en-Argonne] et Jubécourt. Nous attendons une heure sur la route et finalement nous sommes dirigés sur Rarécourt où nous arrivons à 3 h. Nous restons dans la rue jusqu’à 9 heures, assis sur nos sacs, ensuite on nous donne un cantonnement près du moulin, au bord de l’Aire. La canonnade continue. Nous nous attendons à partir d’un moment à l’autre en camion. Nous sommes à la disposition de la X…ème armée. Dans l’après-midi nous pouvons nous déséquiper mais sans nous éloigner du cantonnement. Nous touchons des cartouches pour compléter à 200 par homme. Le village de Rarécourt est encore habité par la population civile.

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Août-septembre. Après la poche de la Marne, c’est la poche Montdidier-Amiens



Août-Septembre

Et puis après la poche de la Marne, c’est la poche Montdidier-Amiens.

Péronne et Noyon reconquis.

Coucy-le-Château, le Moulin de Laffaux.

A l’est d’Arras, entre Douai et Cambrai, c’est la ligne Hindenburg crevée.

Puis c’est autour de la poche du Mt Kemmel de se vider.

On dirait vraiment que Foch joue à faire le pick-pocket.

Et patatras ! voilà les Américains qui s’en mêlent et c’est le tour de la poche de Saint-Mihiel.

Le front n’a plus de bosses. Nous y creusons des trous.

Allons ! hein ? quoi ?… La Palestine aussi, Nazareth pris ? Le Jourdain franchi !… 40.000 Turcs cueillis par Allenby.

On n’en est pas remis que voilà Franchet d’Espérey qui défonce à son tour le front de Macédoine et s’empare en deux jours de Prilop, du défilé de Demir-Kapou, de Velès, d’Istip, et fait aux Bulgares 10.000 prisonniers.

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