1er août 1918 : nous creusons des trous dans le champs de blé



Le jeudi 1er août 1918
Nous passons le reste de la nuit dans le petit bois, de chaque côté c’est la plaine. Au jour il y a attaque par le 206 et le 234 et d’autres divisions. A 8 h le 6ème bataillon reçoit l’ordre de se porter en avant nous faisons environ 3 km à travers champs, en ligne de demi-sections et nous nous arrêtons vers 10 h en vue des villages de Cramaille et de Cramoiselle qui se trouvent dans les lignes allemandes. On voit très bien les Allemands se déplacer sur les côtes au nord de Cramaille.

Une batterie de 75 venue derrière nous à travers champs s’installe dans un champ de blé et tire sans arrêt sur Cramaille, les caissons de ravitaillement amènent des obus continuellement. Nous creusons des trous individuels dans un champ de blé et nous coupons du blé pour nous faire de l’ombre. Violente canonnade à gauche vers Soissons et aussi à droite. Les avions français et allemands nous survolent continuellement, il y en a jusqu’à 25 en l’air. Il y a aussi des saucisses françaises et allemandes. A 14 h nous avançons au nord du village de Cramaille qui vient d’être pris par le 4ème bataillon. Le village de Beugneux a été pris aussi. Nous attendons trois heures à la lisière d’un bois et nous sommes continuellement bombardés, il y a des tués et des blessés, dont une quinzaine à la 21ème compagnie. Le capitaine Popelin commandant la 23ème compagnie est blessé d’une balle dans la poitrine. Nous avançons à 20 h et nous nous portons en ligne entre les Anglais et le 206ème d’infanterie, sur la route de Beugneux à Servenay, et nous y passons la nuit, couchés dans un fossé de la route. L’artillerie allemande tire sur nous, et nous avons des blessés à la compagnie : sergent Bouchaud, caporal Numa, soldat Durand. Temps clair et très chaud toute la journée. Nous avons traversé un ancien parc d’aviation français et 8 appareils y sont incendiés. Deux avions américains, peints en rouge, ont survolé notre secteur. Nous n’avons pas eu de ravitaillement aujourd’hui et nous mangeons les vivres emportés hier soir ; nous avons trouvé de l’eau en cours de route.

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