Archives mensuelles : décembre 2018

31 décembre 1918. Les temps sont noirs. L’horizon est barré.

31 décembre 1918.  Saint-Avold
Les temps sont noirs. L’horizon est barré.
Il ne faudra pas que l’on croit dans cent ans que c’était gai, la Victoire.
Il faudra montrer à nos arrières petits-enfants les routes de Lorraine détrempées par les inondations où allait la théorie des soldats fatigués, des chevaux fatigués, des voitures fatiguées, des camions […]

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30 décembre 1918. La Lorraine est une Macédoine

30 décembre 1918. Saint-Avold
La Lorraine, pour ce que j’en vois, est une Macédoine où trois races, lasses des conflits séculaires où leurs voisins les entraînent, vivent en assez bonne intelligence : les Allemands, les Français et les Juifs. Les premiers sont industriels, les seconds sont cultivateurs, les troisièmes sont commerçants, et chacun ayant besoin de l’autre […]

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29 décembre 1918. J’ai gravi les pentes du Kreuzberg

29 décembre 1918.  Saint-Avold
[…]J’ai gravi les pentes du Kreuzberg. Mon regard embrassait à la fois les forêts du Palatinat, les plaines de la Lorraine et les montagnes de l’Alsace. A mes pieds coulaient les eaux qui vont à la Sarre. La Sarre va à la Moselle qui vient de France et qui va au Rhin. […]

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27 décembre 1918. La Bête n’est pas tuée.

27 décembre 1918.
La Bête n’est pas tuée.
Le commandement nous fait savoir que : « Des renseignements concordants de sources différentes indiquent chez les Allemands un essai d’organisation sous des formes diverses d’une propagande destinée à agir sur la discipline et l’état moral de nos troupes…
La constitution de toute société ayant pour but principal ou […]

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25 décembre 1918. Cinquième Noël de guerre.

25 décembre 1918.  Sarrebrücken
Cinquième Noël de guerre. Je veux le passer dans une des villes les plus prussiennes de l’Allemagne. Les Lorrains de Saint-Avold (il y en a quelques-uns), m’avaient dit : « A Sarrebruck on est plus boche qu’à Berlin. » Ca c’est vrai : à Sarrbrücken on est très ostensiblement boche, très, très. J’en ai fait l’expérience […]

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21 décembre 1918. Et toujours ce flot lent d’hommes bleus qui vont vers le Rhin

21 décembre 1918.
Et toujours ce flot lent d’hommes bleus qui vont vers le Rhin. Fatigués, boueux et grognards, ils pataugent, traînent sur les routes du Palatinat leurs souliers éculés, vont à la débandade et demandent : « C’est-y bientôt le cantonnement ? » Et quand ils s’arrêtent à Saint-Avold, on les entasse dans les casernes allemandes : appel le […]

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18 décembre 1918. La paix n’est pas la joie. La misère est sur les pays du Palatinat

18 décembre 1918.  Saint-Avold
Il y a dans le ciel des chevelures noires. Des femmes ? Des fumées de torches ? Des crinières de chevaux ? Il y a dans le ciel et sur les pins du Kesselbühl des écharpes de deuil… La paix n’est pas la joie. La misère est sur les pays du Palatinat. Les fronts sont […]

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16 décembre 1918. Une usine tentaculaire mange la terre rouge d’une montagne

16 décembre 1918.  Spittel (frontière palatine)
Dans le noir Humburger Wald une usine tentaculaire mange la terre rouge d’une montagne. La gueule géante avale silice et charbon dans un bruit de mâchoires de fer qui a, depuis cinquante ans, fait fuir au loin lapins, chevreuils et sangliers. Les naseaux des cheminées fument dans l’air humide. Et […]

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14 décembre 1918. Au pays de la houille, des maisons noires et des ciels noirs, vont des spahis moroses

14 décembre 1918.  Merlenbach (frontière du Palatinat)
Au pays de la houille, des maisons noires et des ciels noirs, vont des spahis moroses, vont sur leurs petits chevaux gris, le sabre sous la selle, et l’étincelle à l’œil… Ô casbah des Beni Yaya si rouge au soleil du Maghreb !…
Dans la boue des grand’routes, dans […]

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8 décembre 1918. Une auto : Pétain.

8 décembre 1918. Metz
Sur la vieille esplanade qui en a tant vu, et de toutes les couleurs, aujourd’hui la foule est bleue et kaki. A gauche des tribunes un tas kaki où brillent les reflets des cuivres de musique des Américains ; en face, le tas bleu des Français.
Une auto : Pétain. La taille un peu […]

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