3 août 1918 : évacué et opéré dans une ambulance



Le samedi 3 août 1918
A 4 h, des automobiles d’ambulance américaines arrivent à Arcy[-Sainte-Restitue] et commencent l’évacuation des blessés. Il tombe encore des obus sur le village. Je suis transporté couché sur un brancard. Malgré nos souffrances nous sommes contents de sortir de la fournaise. Nous passons à Oulchy-le-Château, Billy-sur-Ourcq, Vouty. Nous croisons encore beaucoup d’artillerie et des convois de toutes sortes. A Vouty, dans une ambulance d’évacuation, on change les pansements et on fait une piqûre antitétanique. Nous changeons de voiture et on nous emmène plus en arrière. Passé à Verberie, Senlis, arrivée à Ognon, à l’Hôpital Complémentaire d’Armée N° 47, secteur 126, à 15 h. Nous avons voyagé huit heures en autos sur des routes défoncées ou pavées. On me fait une deuxième piqûre, on me passe à la radioscopie et je suis opéré à 19 h. — Résection du coude. Dr Charvet.

CARTE OFFICIELLE couleur Bulle
Recto : »Correspondance des Armées de la République ‑ Carte en Franchise
Modèle A1 pour les troupes en opérations. ‑ Les militaires aux armées ne doivent pas porter leur adresse sur les cartes postales qu’ils expédient à découvert, ils se bornent à les signer. Ils ne peuvent donner leur adresse à leurs correspondants que sous enveloppe close. »

Adresse : Madame Clément Moreau
rue de Tours
Bourgueil
(Indre-et-Loire)
Oblitération du 5 – 8 – 18
Verso :
« Cette carte doit être remise au vaguemestre. Elle ne doit porter aucune indication du lieu d’envoi ni aucun renseignement sur les opérations militaires passées ou futures. S’il en était autrement, elle ne serait pas transmise »

Le 4 [août ‑ corrigé ultérieurement par H. M.] juillet 1918
Chère Aimée,
Deux mots pour te dire que j’ai été blessé le  2 à 19 heures, le bras droit cassé par 1 balle de mitrailleuse, ce qui fait que je ne puis pas t’écrire moi‑même.
J’ai été évacué aussitôt et opéré hier dans une ambulance. Inutile de m’écrire avant ma nouvelle adresse car j’irai dans l’intérieur dans quelques jours. Sois sans inquiétude, tout va bien.
Ton frère, Henri Moisy
( Note : Le texte de cette carte est d’une écriture différente )
( Note : H. Moisy avait deux sœurs : Aimée, épouse de Clément Moreau et Eugénie, épouse de Georges Cocuau).

Le 5 – 8 – 18 [Ambulance d’Ognon, près Senlis ‑ addition postérieure ]
Cher père,
Au cas où Aimée n’aurait pas reçu ma lettre d’hier, je vous adresse celle‑ci. J’ai été blessé le 2  août à  7  h  du  soir. Une balle de mitrailleuse m’a  brisé le bras droit. Je suis à l’ambulance et j’irai dans quelques jours dans  un hôpital de l’intérieur. J’écris de la main gauche et couché. Je  souffre  mais ça va bien quand même. Je ne pourrai pas vous écrire longuement.
Je vous embrasse – Henri
( Note : Ecriture maladroite, de la main gauche)

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