Bienvenue sur ce blog
1914 - 2014 ... Avec la commémoration du centenaire de la Première guerre mondiale, La Nouvelle République voit affluer de nombreux témoignages confiés par les familles et les proches de "ceux de 14". (lire notre page "A propos")Qui sommes-nous ?
A l'origine de ce blog, deux journalistes de la Nouvelle République du Centre-Ouest. (lire notre page "Qui sommes-nous ?")La Grande Guerre d’un Goncourt
Commentaires récents
- René COCUAU dans 18 août : Henri Moisy ne « pense pas à la guerre »
- Bentz Luc dans 15 novembre 1918. La 2ème armée est arrivée
- Loncle Rose Marie dans 1er mai 1918. Je suis nommé Médecin-Major de 2ème classe
- COCUAU René dans 18 août : Henri Moisy ne « pense pas à la guerre »
- Tematis dans 8 novembre 1918. Sedan est aux Américains… Revanche !
décembre 2025 L Ma Me J V S D « déc 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 -
Articles récents
Tags
Aisne allemands Alsace argonne Baccarat Badonviller Bar-le-Duc Berry Blois bolante bourgueil Choisy-en-Brie claon clermont-en-argonne Cordonnier Courmelles Deyvillers Epinal Fecht Gresser Hartmann henri moisy Hohneck Ilienkopf La-Ferté-Gaucher Linge marne Maurice Bedel Metzeral meuse moisy orléans pierre croisée Plaisant Rambervillers Reims Roederer Schlucht Schmargult Soissons vauquois Verdun Verzy Vic VosgesTué à l’ennemi ? Porté disparu ?
Catégories
Archives
- décembre 2018
- novembre 2018
- octobre 2018
- septembre 2018
- août 2018
- juillet 2018
- juin 2018
- mai 2018
- avril 2018
- mars 2018
- février 2018
- janvier 2018
- décembre 2017
- novembre 2017
- octobre 2017
- septembre 2017
- août 2017
- juillet 2017
- juin 2017
- mai 2017
- avril 2017
- mars 2017
- février 2017
- janvier 2017
- décembre 2016
- novembre 2016
- octobre 2016
- septembre 2016
- août 2016
- juillet 2016
- juin 2016
- mai 2016
- avril 2016
- mars 2016
- février 2016
- janvier 2016
- décembre 2015
- novembre 2015
- octobre 2015
- septembre 2015
- août 2015
- juillet 2015
- juin 2015
- mai 2015
- avril 2015
- mars 2015
- février 2015
- janvier 2015
- décembre 2014
- novembre 2014
- octobre 2014
- septembre 2014
- août 2014
- juillet 2014
- juin 2014
- mai 2014
- avril 2014
7 septembre 1914. Une journée sur le champ de bataille entre Rambervillers et Roville-aux-chênes
7 septembre 1914 Deyvillers
Une journée sur le champ de bataille entre Rambervillers et Roville-aux-chênes.
Dans Rambervillers même silence tragique, même solitude des rues : Rambervillers est une ville morte, les obus allemands l’ont tuée.
Je prends la direction de Roville ; route poussiéreuse semée de débris de toutes sortes : morceaux de capotes, képis, courroies, paille, gamelles défoncées, bouteilles brisées… Le champ de bataille apparaît à 500m de la ville, aux abords d’une belle propriété dont les arbres sont hachés par les obus, les pelouses labourées, les massifs dispersés[…]
Je continue ma route. Aussitôt la chose devient malaisée et je dois abandonner ma bicyclette. La route n’est qu’une série d’énormes trous d’1m50 de diamètre, d’1m de profondeur. Tous les arbres sont sciés, arrachés, ébranchés par les obus. Les fils télégraphiques tordus s’enchevêtrent sur le sol ; de poteaux il n’y en a plus un seul debout. Partout des éclats d’obus, des morceaux de fusil, des baïonnettes brisées des cartouchières, des paquets de cartouches, des képis ensanglantés, des bidons déchirés, des lambeaux de drap. Voilà pour cette jolie route des Vosges.
A droite et à gauche le spectacle est tragique. Dans le fossé voici un canon Rimailho hors d’usage : son solide acier est labouré par l’acier ennemi. Non loin de lui un colossal obus allemand non éclaté, je m’en écarte avec un frisson : pourvu que ce monstre qui dort ne se réveille pas sous la vibration de mon pas !
On croit reconnaître que ce champ fut planté de betteraves, celui-là de pommes de terre. Comment en être assuré ? Il n’y a pas dix mètres carrés qui ne soient creusés d’un de ces gigantesques entonnoirs ou bien ravinés de tranchées et d’obus. Dans certains trous d’obus des hommes ont dormi, heureux de trouver un soudain abri : ils y ont entassé de la paille. Certains autres ont servi de tombes : quelques mottes de terre sèche, une petite croix en bois de fagots sur laquelle sont écrits trois ou quatre noms… Il y a comme cela une trentaine de tombes. D’autres enfin gardent parmi les éclats d’acier et les morceaux de terre des débris noirs d’où se dégage une odeur infecte.
Certaines tombes sont plus soignées, elles ont la forme connue, à laquelle on ne se trompe pas et devant laquelle on s’étonne toujours du peu de place qu’occupe un homme quand il est mort. Leurs croix portent des noms de gradés : Xavier Petitjean, maréchal-des-logis, Louis Laval, brigadier… Ce sont des artilleurs. Leurs camarades ont mis quelques fleurs – où donc ont-ils pu les trouver ? – sur le triste monticule et, pour qu’elles se conservent sous ce soleil brûlant, les ont placées dans des douilles d’obus pleines d’eau.
Je vais et je viens sur ce champ de mort. Mille détails me surprennent et m’émeuvent : dans une tranchée je trouve un roman, La Vierge du Liban, en partie déchiré et brûlé. Dans une autre un petit oreiller de cuir labouré par un éclat d’obus et couvert de sang desséché. Et toujours des fusils brisés, des sacs déchiquetés, des baïonnettes ébréchées, des képis sanglants…
Personne. Je suis seul. Un petit chevreau blanc cherche en vain de l’herbe à paître. Sur plusieurs kilomètres c’est le seul être vivant que je rencontre. Plus d’oiseaux, plus d’abeilles, plus de papillons… D’ailleurs plus d’arbres, plus de fleurs !…
Je me dirige ensuite sur la route de Raon-l’Etape, vers St Benoît. Même aspect que sur la route de Roville, mêmes trous, mêmes tombes, même affreuse odeur. Les obus tombent là aussi. Je ne puis continuer.
Et je rentre à l’heure délicieuse où les Vosges deviennent mauves et où les forêts sentent si bon la résine. […]
Publié dans Un Goncourt dans la Grande Guerre
Marqué avec Maurice Bedel, Rambervillers, Raon-l’Etape, Rimailho, Roville, Vosges
Laisser un commentaire
3 septembre 1914 : Henri Moisy marche à grands pas pour ne pas être fait prisonnier
Le jeudi 3 septembre 1914
A 3 h 30, une vive fusillade éclate à quelques centaines de mètres en avant de nous. Vers 5 heures nous nous replions, poursuivis par le feu de l’artillerie allemande. Nous passons à Charpentry et nous regagnons la grand’route de Varennes-en-Argonne. En passant à Varennes j’ai vu la maison où Louis XVI passa la nuit lors de son arrestation. Continuer la lecture
Publié dans Eugène à la guerre
Marqué avec aire, argonne, aubréville, boureuilles, charpentry, henri, moisy, neuvilly, rarécourt, varennes
Laisser un commentaire
Maurice Bedel, un futur Goncourt raconte sa Grande Guerre.