Henri Moisy au repos



Le dimanche 6 septembre 1914

Je quitte Bar-le-Duc à 1 heure et voyage en chemin de fer toute la journée dans un wagon à bestiaux, sur la paille, en compagnie de malades et de blessés. Je passe à Vacqueville, Wassy et j’arrive à Saint-Florentin à 18 h. Nous y passons la nuit en wagon. Le temps est beau et très chaud. En cours de route, les habitants nous distribuent à boire et à manger.

 

 

Le lundi 7 septembre 1914

Je voyage toujours en chemin de fer, me dirigeant vers l’intérieur. J’arrive à Auxerre à 6 h. Je sors en ville chercher du vin et quelques provisions. Je continue ma route en passant à Mailly-la-Ville, à Clamecy à 14 h, à Entras à 17 h. Nous traversons 6 ou 7 fois l’Yonne. Passage à Cosne à 22 h. Distribution de vivres. Beau temps chaud.

 

Le mardi 8 septembre 1914

Toujours en chemin de fer. Passage à La Charité-sur-Loire à 5 h 30, à Pougues-les-Eaux, à Fourchambault. Arrivée à Nevers à 9 h après 56 heures de chemin de fer. Nous attendons deux heures à la gare, ensuite on nous emmène au jardin public sous une pluie battante. Nous passons la visite d’un médecin major en plein air et sous la pluie. La plupart d’entre nous sont désignés sans aucun examen pour retourner sur la ligne de feu. Ensuite on nous emmène dans une église. Un peu plus tard on nous conduit aux Docks, près de la gare où nous couchons dans la paille. La pluie est tombée toute la journée. Je suis allé dîner au restaurant pour la première fois depuis que j’ai quitté Orléans. Les habitants nous donnent des fruits et des gâteaux et nous reçoivent très bien.

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Une réponse à Henri Moisy au repos

  1. Patrice PONSARD dit :

    Elle étonne un peu cette phrase  » mardi 8 je suis allé dîner au restaurant… » dans le sens où l’on en déduit que le commandement ne manifestait pas une hâte excessive à renvoyer ses soldats aptes sur la ligne de feu…
    On pourrait aussi s’interroger sur la pertinence d’envoyer H.Moisy le 6 septembre de la ligne de front à Nevers pour le renvoyer le 9 au front après une non-visite médicale, laquelle révèle pourtant un besoin urgent en effectifs…
    Et cela alors que la contre-offensive est déclenchée depuis le 6 avec tous les moyens disponibles mobilisés sur une ligne de front allant de Verdun au-delà de Meaux… Sur ces 280 km, s’affrontent 850.00 Français et Anglais au début puis rapidement 1.000.000 d’hommes face à 900.000 Allemands…
    Il est à noter à cet égard que l’action des réserves françaises retirées des points de secteurs là où elle n’étaient pas indispensables et projetées là où elles étaient nécessaires a été déterminante.

    Ceci dit, on ne nous parle pas bcp pour le moment des activités de nos deux héros au cours de la gigantesque bataille elle-même…

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