12 décembre 1914 : « Je tire une centaine de cartouches, les Allemands ripostent « 



Le samedi 12 décembre 1914

Nous voyons de temps à autre des Allemands qui veillent derrière les murs de Vauquois, à 400 m environ. Le capitaine nous donne l’ordre de tirer sur eux. Je tire ainsi une centaine de cartouches et les Allemands ripostent. Je vois pour la première fois des crapouillots allemands lancés sur la tranchée à notre gauche. Il pleut toujours la nuit et il est impossible de dormir. Nous sommes épuisés, trempés et couverts de boue. Canonnade française et allemande.

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11 décembre 1914. Nous voici une fois de plus sur les routes…



11 décembre 1914. CUTRY (Aisne) près de Coeuvres.

Les prévisions étaient exactes.

Nous voici une fois de plus sur les routes…

Cette nuit à 1h le médecin-chef vient me réveiller : « Partez dès le petit jour pour Ambleny. Vous aiderez les médecins du premier bataillon à hâter la vaccination antityphique. – Pourquoi, M’sieu le major ? – Parce qu’on fout le camp. » (Le médecin-chef du régiment parle comme mon ordonnance…)

Je plie mes bagages.

J’enfourche ma bicyclette.

Et dans le tout petit jour froid et bruineux je quitte Courmelles…

Courmelles – Ambleny, 18km. Vaccination.

Après la vaccination, je vais faire visite aux batteries de 9O installées au nord d’Ambleny au lieu dit : le Marais.

Ils tirent comme des diables, ces vieux petits canons : chacun habite une maison de terre d’où l’on ne voit sortir que son museau noir…

Ils sont repérés et chaque jour ils reçoivent la visite d’une vingtaine de 77 et de 105 allemands. Au moment où je les quitte, les visiteurs boches commencent d’arriver… Le premier brise net un superbe peuplier et son hurlement fait s’envoler deux beaux piverts…

Je retrouve mon bataillon à quelques kilomètres de là, à Cutry, petit village situé près de Saint-Pierre l’Aigle, dans un joli croisement de vallées. Nous y cantonnerons jusqu’à demain soir et

demain soir nous irons occuper des tranchées sur la rive droite de l’Aisne, au nord-est de Vic-sur-Aisne.

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10 et 11 décembre 1914 : attente dans les tranchées



Le jeudi 10 décembre 1914

Nous creusons notre tranchée, une haie empêche les Allemands de nous voir travailler. De l’arrière on nous envoie à manger et nous faisons des repas froids. Des aéroplanes nous survolent.

 

Le vendredi 11 décembre 1914

La compagnie est répartie dans la tranchée avec quelques petits postes en avant. Une compagnie du 113ème est à notre gauche. Il pleut toute la nuit et nous restons debout avec notre toile de tente sur le dos.

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9 décembre 1914 : 25 morts et 80 blessés dans la compagnie d’Henri Moisy



Le mercredi 9 décembre 1914

Pendant la nuit nous nous rapprochons des maisons de Vauquois et à 3 h nous attaquons. En arrivant aux fils de fer, la 1ère section commandée par le sous-lieutenant Vincent est accueillie à coups de fusils et de mitrailleuses. Tout le monde se couche, un camarade est tué d’une balle au front à côté de moi. Continuer la lecture

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8 décembre 1914 : la compagnie d’Henri Moisy à l’attaque de Vauquois



Le mardi 8 décembre 1914

Ma compagnie est désignée pour attaquer Vauquois ce matin. Nous touchons deux jours de vivres de réserve. Le commandant. Benoist, commandant le 2ème bataillon nous réunit dans la Forêt de Hesse face à Vauquois et nous adresse la parole. Nous partons à 10 h sous le commandement du capitaine Arguieff. Continuer la lecture

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7 décembre 1914 : ces premières lignes à peine à un kilomètre



Le lundi 7 décembre 1914

Les premières lignes étant à environ 1 km en avant d’où nous sommes, nous pouvons dormir toute la nuit, entassés tant bien que mal dans nos abris humides. Je vais l’après-midi chercher des cartouches vers le Rendez-vous de Chasse, je rentre à 18 h par la nuit noire. Il nous faut marcher à travers bois, dans la boue et souvent dans l’eau.

Vauquois ( Meuse ) le lundi 7 décembre 1914 – midi

Chère Eugénie,

J’ai reçu hier soir ta lettre datée du 29 novembre. Je te remercie des nombreuses nouvelles que tu m’apprends et qui, toutes, m’intéressent.

Tu es bien aimable de m’offrir un nouveau colis. Pour l’instant, je viens d’en demander un à Aimée et je pense qu’elle me l’enverra. La prochaine fois, je t’en demanderai si j’en ai besoin. Je n’ai pas besoin de chaussettes en ce moment, j’en ai 4 paires de laine et, comme je ne marche presque pas, je peux les porter longtemps sans les salir et sans les user. Il y en a en effet grand besoin par le temps qu’il fait, et encore ça n’empêche pas d’avoir froid aux pieds. Moi, je n’ai pas eu trop à me plaindre jusqu’à présent. On nous distribue aujourd’hui une sorte de graisse qui doit empêcher d’avoir froid aux pieds.

Nous sommes continuellement dans la boue et dans l’eau, c’est dégoûtant. Il pleut tous les jours et l’eau pénètre dans nos tranchées.

Les lettres que je t’envoie doivent vous sembler sales, mais si tu voyais les conditions dans lesquelles elles sont faites. J’écris sur mon genou avec mon livret comme sous-main, et les mains sales et graisseuses. Tout ce que l’on touche nous salit, et il n’est pas facile de se laver. Pour faire la cuisine, nous employons de l’eau que tu ne donnerais pas à ton cheval, il est impossible d’en boire pure, même bouillie ; nous faisons du thé ou du café comme boisson. Enfin, ça n’est pas le rêve.

Bonne santé.

Je termine, je suis pressé. ‑ H. Moisy

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5 et 6 décembre 1914 : « Pour la cuisine, nous employons de l’eau que l’on ne donnerait pas à un cheval »



Le dimanche 6 décembre 1914

La pluie traverse la couverture de notre cabane et la paille sur laquelle nous couchons est toute mouillée. Dans la journée nous faisons des corvées de fil de fer, de cartouches et de vivres. La cuisine se fait par escouades, dans les ustensiles de campement, à 5 ou 600 m de nos tranchées-abris. Continuer la lecture

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