14 décembre 1918. Au pays de la houille, des maisons noires et des ciels noirs, vont des spahis moroses



14 décembre 1918.  Merlenbach (frontière du Palatinat)

Au pays de la houille, des maisons noires et des ciels noirs, vont des spahis moroses, vont sur leurs petits chevaux gris, le sabre sous la selle, et l’étincelle à l’œil… Ô casbah des Beni Yaya si rouge au soleil du Maghreb !…

Dans la boue des grand’routes, dans le tohu des camions, le bohu des fourgons, la misérable fatigue des guerriers en troupeaux, vont les spahis mélancoliques, si mélancoliques en leur drap moutarde… Ô pistes claires parmi le doum et l’asphodèle, ô sentier sinueux sous les lauriers roses de l’oued Aïn-Leuh !…

Entre les enfants roux et les poteaux télégraphiques, entre l’usine à gaz et la gare des marchandises, et sur le pavé gras de la Marktplatz, vont les spahis silencieux, les spahis de Mangin. Et ils vont parce que c’est Mangin… Ô Sidi Mohammed, détourne notre chef des vallées de la Nuit, ô Sidi Mohammed qui sus le détourner des vallées de la Mort ![…]

  • Facebook
  • Twitter
  • Delicious
  • LinkedIn
  • StumbleUpon
  • Add to favorites
  • Email
  • RSS
Cette entrée a été publiée dans Un Goncourt dans la Grande Guerre, avec comme mot(s)-clef(s) . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>