6 novembre 1918. Et pendant ce temps tombent Valenciennes, Guise, Landrecies…



6 novembre 1918.

Ce soir à 6h, l’Etat-Major reçoit de Paris la nouvelle que « les parlementaires allemands ont quitté Berlin se rendant auprès du Maréchal Foch. »

Cela semble un peu prématuré. On l’affirme cependant mordicus.

Et pendant ce temps tombent Valenciennes, Guise, Landrecies…

On dit aussi que l’armée Mangin, dont il n’est plus question dans les communiqués, se serait embarquée pour la Bavière, via Italie et Bohème !…

Dans notre secteur rien n’a changé. Morne guerre de tranchées : grenades, minen, gaz. Quelle lamentable histoire que celle de cette section du 43ème d’infanterie surprise avant-hier par une attaque de « projectors » et en partie anéantie par ces stupides gaz ! Qu’à Sondernach, sans utilité, dans une étroite vallée des Vosges d’Alsace, tant d’hommes vigoureux meurent, quelques jours peut-être avant la fin des hostilités !…

La grippe cependant diminue. En deux mois, dans l’armée, elle a atteint 6.000 hommes, et 650 en sont morts. A Lure, les corbillards font la navette. Pour conduire au cimetière les corps des soldats on a improvisé des chars funèbres au moyen de gros fourgons d’artillerie enguirlandés de fleurs et drapés d’étoffes tricolores. Là-dessus sont portés des sept et huit cercueils à la fois.

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