17-22 mai 1918 : nous allons en première ligne



Le vendredi 17 mai 1918
Travail habituel. Nous avons à niveler le terrain qui est bouleversé de trous d’obus pour y poser les rails, il nous faut en faire cinq mètres de longueur par équipe de deux hommes, tous les matins. Ensuite nous avons repos jusqu’au lendemain matin. Il y a environ 1 km de voie à poser pour assurer le ravitaillement des cuisines. Il y a l’eau sous pression aux cuisines, elle est amenée par une canalisation souterraine. Nous allons en chercher pour faire notre toilette. Le secteur est d’un calme absolu le jour et la nuit. Il n’est pas tiré d’obus sur nos abris ni aux environs. Le sergent Pilon passe provisoirement à la 1ère section, et je vais avec lui à 20 h à la tranchée Molina où se trouve cette section. C’est là le point culminant du Mort-Homme, cote 295, et on découvre tous les pays environnants : Chattancourt, Marre, Vacherauville, Cumières, Régnéville, Esnes, Montzéville, le Faubourg du Jardin-Fontaine, de Verdun, le Bois des Corbeaux, le fort de Marre, la Meuse, le Canal, le Bois-Bourrus, Montfaucon, la cote 304 etc… Temps clair et très chaud. Vu aéros et Taubes. Le caporal Lesimple arrive à la 4ème section. Le sergent Dalbavie part en permission exceptionnelle.


Le samedi 18 mai 1918
Ma section a repos ce matin. Il fait de l’orage à 17 h, mais il n’y a pas de pluie. Je vais à la coopérative qui est bien approvisionnée. Il part tous les jours quelques permissionnaires.
Le dimanche 19 mai 1918
M[esse] à 9 h ½ au P[oste de] C[ommandement] par l’A[umonier] D[ivisionnaire]. C’est le dernier jour que nous passons en réserve et il n’y a pas de travail pour la compagnie. Le sous-lieutenant Marouteau revient à la compagnie. Il fait encore de l’orage sans pluie à 17 h. Nous sommes remplacés en réserve par la 17ème compagnie et nous allons à 23 h 30 en première ligne où nous remplaçons la 13ème compagnie. Ma demi-section est en réserve pour quatre jours dans le boyau de la Hayette. L’autre demi-section dans la tranchée Blanchard, partie ouest.
Le lundi 20 mai 1918
Je fais une patrouille de 2 h 30 à 4 h de l’îlot 3 à l’îlot 6, devant tout le front de la compagnie. Nous avons repos toute la journée, le temps est très chaud. Il y aura deux patrouilles cette nuit par la 3ème section qui est toute entière en réserve dans la tranchée Hambourg.
Le mardi 21 mai 1918
Travaux d’entretien de la tranchée pendant la nuit. Repos le jour. En regardant à la jumelle, je vois plusieurs Allemands sur la crête vers Cuisy. Vu aéros et Taubes.
Le mercredi 22 mai 1918
Aménagement de la tranchée. Il y a eu deux patrouilles par la troisième section cette nuit. Temps très chaud. Orage. Tir de l’artillerie française en arrière des troupes allemandes. Je vais en patrouille d’embuscade à 21 h avec ma demi-section et une demi-section de la 3ème section, sous le commandement du sous-lieutenant Méraud. Nous sortons des lignes à 21 h et nous rentrons à 1 h 30.

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