19 octobre 1917 : mon départ est reporté



Le vendredi 19 octobre 1917
Je vais à bicyclette à La Ferté-Gaucher et à Lescherolles le matin. Repos toute la journée. Touché des vivres. Revue de départ à 15 h. Le lieutenant-colonel Philippe vient au Merger, le sergent Daugé lui fait une réclamation au sujet des tours de départ. A 16 h le commandant désigne deux autres sergents pour partir à ma place et à celle du sergent Daugé. L’adjudant Malausséna qui était instructeur au Centre de Mitrailleurs à Saint-Martin-des-Champs revient à la compagnie pour partir en renfort. Le départ a lieu demain à 12 heures.


Vendredi 19 octobre 1917

Mon cher père,

Je suis passé depuis quelques jours par toutes sortes d’impressions. Rentré mardi soir de permission, on m’apprenait mercredi matin que j’étais désigné pour partir en renfort. J’ai fait mes préparatifs et je pensais bien partir demain samedi au 170ème, quand ce soir on en désigne un autre à ma place, car ce n’était pas à mon tour. Je vais donc avoir encore quelque temps de répit, pas beaucoup peut‑être, car il y a souvent des renforts en ce moment-ci.

Pendant que j’étais en permission il est parti une douzaine de sergents du Bataillon, et ils ont été répartis dans les autres bataillons de la région. C’est ce qui a beaucoup avancé mon tour de départ. Je peux partir dans quatre jours comme dans un mois, suivant les besoins.

Quand je suis parti en permission nous étions à ma Compagnie une quinzaine de sous‑officiers à table. Aujourd’hui nous ne sommes plus que deux sergents, un sergent fourrier et un aspirant. Nous n’avons plus de popote et nous mangeons à l’ordinaire. Vous voyez que tout est désorganisé.

Vous pouvez défaire le petit paquet que j’avais préparé, je n’en aurai pas besoin, j’ai tout ce qu’il faut ici.

Depuis déjà longtemps je n’avais pas entendu le canon d’où je suis. Depuis hier je l’entends sans interruption.

Je conserve donc la même adresse jusqu’à nouvel ordre. Le changement d’adresse que je vous laissais prévoir dans ma lettre d’il y a deux jours, c’était le renfort de demain, dont je pensais faire partie.

Santé bonne, j’ai quitté la chambre où j’étais depuis mon arrivée ici et je couche maintenant au premier étage. Je suis moins bien.

Sentiments affectueux. H. Moisy ‑ Je vous tiendrai au courant.

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