19 mai 1917. Marseille, un engorgement extraordinaire de navires dans le port



19 mai 1917 Marseille.

Un engorgement extraordinaire de navires dans le port, des paquebots français, anglais, espagnols, italiens, grecs, hollandais. Des navires de guerre de toutes les nations alliées. Une activité extrême dans les docks : on débarque du charbon, du sucre, des œufs, des barres de fonte, des sacs suintant la graisse, du blé, de la farine, des tonneaux, des automobiles, des chevaux, des sacs de grains… On nous débarque aussi.

En ville c’est un grouillement de soldats français en bleu horizon, de soldats anglais en kaki avec de beaux cuirs et des joues roses, de soldats indous au vaste turban, de coolies chinois en toile bleue, de marins japonais, de soldats italiens en gris-vert, de soldats serbes café au lait, de soldats russes en petite blouse, de troupes indigènes aux chéchias rouges, de tirailleurs annamites en drap moutarde. Il y a même quelques individus, vêtus de noir qui sont des civils.

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2 réponses à 19 mai 1917. Marseille, un engorgement extraordinaire de navires dans le port

  1. pponsard dit :

    diversité des hommes et des uniformes, une mosaïque au service de la guerre, des affaires et des affairistes qui prospèrent honteusement…
    Ceux-la, nous les retrouverons dans 3 ans, ayant découvert le whisky et dansant le charleston avec leurs maîtresses ou leur  » régulières » « emperlousées »…
    Le bon filon sera alors d’acheter les stocks US de toute nature et au rabais à des officiers margoulins et de les revendre aux gogos..
    Quand la Loterie Nationale aura été créée pour les  » Gueules cassées », ces dames achèteront un billet au mutilé cul de jatte dans sa petite voiture, pour se donner bonne conscience, et puis, on ne sait jamais…
    J’ai connu sur les parvis de la gare de Tours dans les années 50, les derniers de ces malheureux; tristes et dignes ils vendaient ces billets dans leurs petites voitures ..Des vies qui se terminaient de façon pitoyable..

  2. Joseph dit :

    Toujours cette légende des « profiteurs de guerre »… Bien sûr il y en eut quelques-uns, comme dans tous les époques bouleversées (révolutions comprises). Mais tous les historiens économistes qui ont étudié la Grande Guerre constatent que les grandes entreprises et les banques françaises en sont sorties très appauvries (ainsi une banque comme Paribas ne valait plus en 1919 qu’un tiers de sa valeur de 1914, et n’a retrouvé ce niveau d’avant-guerre qu’en 1951 !). La forte croissance de Renault, déjà bien commencée avant 14, ne s’est pas accompagnée de profits. En général, les « classes possédantes » ont été appauvries par l’inflation. Et sur le plan démographique, les ouvriers ont eu la chance d’être souvent rappelés à l’arrière pour travailler dans les usines d’armement, tandis que dans toute l’Europe les fils de bourgeois ou d’aristos étaient les jeunes officiers qui se faisaient tuer en 1ère ligne, à la tête de leur section. Après eux, la classe sociale qui fut la plus meurtrie fut la paysannerie. Ne l’oubliez pas SVP.

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