18 mai 1917. On frappe à la porte de ma cabine :  » Tout le monde sur le pont »



18 mai 1917.

6h du matin

On frappe à la porte de ma cabine : « Tout le monde sur le pont, muni de la ceinture de sauvetage !… »

Je m’habille en hâte. Je monte. C’est une nouvelle alerte. Il pleut à verse et la mer est très grosse. On devine la côte, là-bas, à bâbord. Personne ne sait de quoi il s’agit. L’Abda a de nouveau augmenté sa vitesse. Dans la nuit nous avons dépassé les Baléares et doublé Barcelone. Des signaux de détresse ont été reçus par la T.S.F. du bord. Quels sont les malheureux qui appellent ainsi au secours ?

A 7h, l’alerte est levée.

Jusqu’à 18h, rien. Le commandant du bord ne quitte pas son poste. Les canonniers ne quittent pas leurs pièces. Et cependant la vie a repris, à bord, son cours habituel. Nous déjeunons d’un bon appétit. Dans la journée, bridge et piano.

A 18h, nouvelle alerte.

Nous sommes en vue des côtes françaises. Nous virons de nouveau bord sur bord et redescendons vers le sud. On y est fait. Tout le monde maintenant est très calme. Le commandant nous explique que la côte vient de lui signaler un sous-marin opérant autour de Cette. En effet dans le crépuscule brumeux nous apercevons une tour de pierres qui envoie des signaux lumineux en langage Morse. Nous voyons également quatre chalutiers armés quittant un petit port et s’avançant vers la mer.

Et la nuit vient.

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