8-11 septembre 1915 : Très content de sa permission, Henri Moisy va reprendre sa vie habituelle



Le mercredi 8 septembre 1915
Départ des Sénades à 6 h. Arrivée au Ravin de Courtes-Chausses, où se trouve ma compagnie, à 10 h 30. En passant aux Islettes, je suis allé poser une plaque sur la tombe de Lucien Boireau. Violente fusillade et canonnade à 19 h. Départ des tranchées à 19 h 30. Arrivée au Claon à 22 h. Nous sommes logés dans des granges.


Le mercredi huit septembre 1915 14 heures
Mon cher père,

Après trois jours de chemin de fer me voilà enfin rentré à ma compagnie, j’ai retrouvé tous mes camarades, mes anciennes habitudes et le pays tel que je l’avais quitté. A l’endroit où j’ai trouvé ma compagnie, j’étais passé le jeudi 26 à 11 heures du soir pour me rendre en permission. Il n’y a pas de changement du tout à part trois blessés à ma compagnie, sans danger d’ailleurs.

Je suis parti de Saint‑Pierre‑des‑Corps dimanche matin à 9 h. J’ai passé par Vierzon, Mehun‑sur‑Yèvre (où j’ai été à l’hôpital l’année dernière), Bourges, Nevers. J’arrivais à Gray (Haute‑Saône) lundi matin à 8 h. J’ai sorti et déjeuné en ville, j’en repartais à 2 h pour arriver à 6 h du soir à Chaumont. J’ai passé la nuit à Chaumont dans un patronage, couché sur la paille, et je repartais de Chaumont mardi matin à 6 h. J’arrive à St‑Dizier à 9 h. J’ai sorti et déjeuné en ville et je repartais à 2 h. Enfin j’arrivais aux Islettes hier soir à 6 h. J’ai passé la nuit aux Senades, où j’avais laissé mon sac et mon fusil et ce matin à 6 h je repartais pour les tranchées où je suis arrivé à 10 h ce matin. J’arrive au bon moment, le régiment est relevé ce soir et  je retourne au repos pour six jours au Claon, je n’aurai donc que quelques heures à passer dans les tranchées et encore c’est comme je vous l’avais dit, en réserve du régiment et 1 km à l’arrière des premières lignes.

Je suis arrivé en bon état et pas trop fatigué. J’ai déjà vidé ma bouteille de vin et ma bouteille d’eau‑de‑vie avec les amis. Le temps est beau et chaud. J’ai vu Auguste et je lui ai remis sa bouteille de vin blanc. Il n’a pas changé pendant mon absence et se porte toujours bien.

Je suis très content de ma permission et je tiens à vous féliciter de votre bon entretien et administration de mes biens personnels, mobiliers et immobiliers. Je ne pensais pas trouver tout en aussi bon état. Soyez‑en donc remercié de tout cœur.

Ma santé est toujours bonne et je vais reprendre maintenant ma vie habituelle. Un baiser affectueux de votre fils qui vous aime. H. Moisy.
Le jeudi 9 septembre 1915
Repos. Nettoyage des effets et des armes. A 17 h, concert par la musique du 131ème sur la place principale.
Le vendredi 10 septembre 1915
Réveil à 4 h. Départ à 5 h pour le Nouveau-Cottage. 100 hommes par compagnie doivent être fournis chaque jour pour aller creuser des abris cavernes. Retour au Claon à 18 h. Je suis de garde à 19 h au poste d’explosifs, route et commune de Florent. Très beau temps.
Le samedi 11 septembre 1915
Je suis de garde toute la journée. Très beau temps.

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