7 décembre 1914. Courmelles.
De tous les points de la France on envoie aux troupiers des colis abondamment garnis : ils proviennent de l’initiative isolée et chacun d’eux est destiné à un seul et même troupier : on y trouve des chandails, des passe-montagne, des cache-nez, des chaussettes, des gants… On y trouve aussi des ceintures de flanelle où sont brodées de naïves inscriptions : Bonne nuit, Retour, Espoir, Joffre, Amitiés, Courage… On y trouve encore des paquets de tabac, des pastilles de miel « pour si vous êtes enrhumé », des briquets, du chocolat, quelquefois un brin de buis, une feuille de laurier… Toujours une carte postale où sont tracées des lignes naïves et charmantes : « Petit soldat de France, je t’envoie de tout mon cœur de Française mes vœux de victoire… », « Mon cher soldat, ayez patience et courage et répondez-moi si vous avez reçu mon petit colis… »
C’est bien touchant !
Le nom du père Joffre brodé sur une ceinture de flanelle ! après la vague des prénoms féminins Joffrette ou Fochette, j’ignorais ce détail touchant…
Il est sûr que pour le troupier, avoir le père Joffre dans le dos en guise d’encouragement , c’est stimulant !