8 octobre 1914. Badonviller
Il fait beau. Tout est calme. Pas de canon. Pas de fusillade. Nous avons découvert un Pianola dans une villa pillée : les Allemands dînaient là en musique, et, après le dîner, on dansait entre soi. Nous nous payons une heure de musique ; cela n’a l’air de rien, eh bien d’entendre La Veuve Joyeuse, Martha et La Fille de Madame Angot on a les nerfs détendus, l’esprit soudain quiet, on cesse d’entendre siffler aux oreilles la chanson obsédante des obus.
Les Allemands attachent une importance extrême à leur bien-être. Ai-je déjà écrit que les officiers cantonnés à Baccarat faisaient venir leur beurre, leur pâtisserie, leur charcuterie de Strasbourg par automobile ?
2h
Ordre de départ pour notre ancien cantonnement de Deneuvre. Un régiment vient relever le nôtre, fatigué de neufs jours d’avant-postes.
» Les officiers allemands faisaient venir leur beurre, leur pâtisserie, leur charcuterie de Strasbourg par automobile… »
Notre héros n’était donc pas le seul à apprécier les mets délicats…Et puis en temps de guerre, si l’on peut, il faut bien se remonter le moral, avec la musique ou les bons petits plats !