Jeunesse : l’agence Young and Poor note les candidats
Young & Poor. Le nom est un clin d’oeil à la célèbre agence de notation qui a dégradé le AAA Français le mois dernier. Mais l’agence lancée la semaine dernière par le collectif Génération précaire se fiche bien de la dette publique : elle s’attache à noter les propositions de politique jeunesse des candidats.
Au cours des dernières semaines, plusieurs équipes d’auditeurs ont rencontré les candidats, puis décortiqué leurs programmes et leurs déclarations. La note (de AAA à E) qu’ils leur attribuent est ensuite validé par un conseil composé de sept experts indépendants. Les candidats sont jugés sur dix thématiques dont l’orientation, les décrocheurs sans diplômes ou encore le service civique. « Tout ce qui, dans le fond, aura un impact sur le revenu et l’activité des jeunes », résume l’agence.
Immigration : ce que proposent les partis
Entre la polémique sur la viande halal, le débat sur le vote des étrangers aux élections locales, et la volonté de réduire le nombre de régularisations, l’UMP s’embrouille les pinceaux et s’attire les foudres du Front national et de la gauche. L’immigration, l’un des thèmes forts de la campagne de 2007, revient donc cette année encore hanter les débats de la présidentielle.
Hollande-Sarkozy, l’escalade des mots
Le déplacement de Nicolas Sarkozy à Bayonne restera dans les mémoires comme l’un des plus violents de la campagne. Le président-candidat a été hué, insulté, cible de jets d’oeufs lors d’une manifestation d’indépendantistes basques et de quelques militants socialistes hier. Une bonne occasion pour accuser François Hollande d’être à l’origine de l’incident.
Greenpeace teste les candidats : qui sera le plus écolo ?
Depuis maintenant plusieurs mois, le stresstest de Greenpeace surveille attentivement les propositions des candidats en matière de politique énergétique. « Engagé », « attentiste », ou « rétrograde », chacun est classé selon son engagement, en fonction de ses prises de position.
« Greenpeace va fortement s’impliquer dans le débat sur les politiques énergétique et climatique qui s’est enclenché depuis l’accident nucléaire de Fukushima et qui ne va cesser de s’amplifier dans les prochains mois », explique l’organisation. Grâce à cet « outil citoyen », elle espère « mettre la lumière sur les programmes » des candidats, « afin de ne laisser ni les militants des partis politiques ni les électeurs dans le doute ».
Pour établir son classement, l’ONG décortique au jour le jour les paroles, les programmes et les interventions les candidats. Un travail de veille, complété par un questionnaire unique, soumis à chacun, pour inciter ceux qui ne se seraient pas exprimés publiquement à prendre position. Il concerne trois thèmes : le nucléaire, les énergies fossiles, et le développement d’alternatives.
Quand « The Artist » inspire les candidats
Ils voudraient tous remporter la victoire, alors cinq Oscars, ça les fait rêver. Après le triomphe de « The Artist » à Los Angeles, les acteurs de la campagne présidentielle ont à leur tour pris le micro, et tenté d’appliquer le succès à leur sauce. Toutes les comparaisons étaient permises.
Pour Nicolas Sarkozy, le triomphe d’un film français aux Oscars est la preuve que la loi Hadopi était légitime. Le président-candidat a déclaré ce matin : « Ca doit nous renforcer dans l’idée de défendre la création, de défendre les réalisateurs. (…) Les films on doit les payer, on ne peut pas les pirater, c’est tout ce qu’on a voulu avec la loi Hadopi, et je pense que ça préserve la création ».
Un doigt de vantardise sur un soupçon de chauvinisme. « Pour la France aux Etats-Unis c’est merveilleux. Pas seulement qu’ils voient le film mais aussi qu’ils écoutent nos musiques, nos chansons. Il y a des tas de choses formidables en France, il faut leur dire », a-t-il conclu.
Sarkozy fait une sortie en campagne
Il est arrivé avec une heure d’avance, mais il avait déjà fait le coup, alors certains était prêts. Les autres ont pris le train en marche. Plusieurs dizaines de photographes, cameramen, preneurs de son et gratte-papiers. Une ruche qui a bourdonné pendant 4 heures dans les allées du Salon de l’agriculture. Visite présidentielle oblige. Campagne de candidat surtout. Parce que samedi, Nicolas Sarkozy s’est fait une partie de pêche aux voix.
Justice : ce que proposent les candidats
Eric Woerth, Dominique Strauss-Kahn, Jean-Noël Guérini, Nicolas Bazire, Thierry Gaubert. Et même, le procureur de Nanterre Philippe Courroye. Pas de doute, la justice a fait son entrée en politique. Cette cascade de mise en examen propulse le troisème pouvoir dans la campagne… mais pas forcément de la manière imaginée par les candidats. Car si chacun brandit l’étendard d’une « justice indépendante », symbole d’une « République irréprochable », les propositions restent maigres.
Pourtant, professionnels du secteur et politiques s’accordent pour dire que « la justice va mal ». De la réforme de la carte des tribunaux à la suppression avortée du juge d’instruction, plusieurs motifs ont fait descendre magistrats et avocats dans la rue de manière très inhabituelle durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Pour la Conférence des procureurs, 2011 « restera sans doute parmi les plus difficiles supportées par les juridictions depuis bien longtemps. Aux difficultés matérielles et budgétaires s’ajoutent désormais un désenchantement et une souffrance généralisée chez les acteurs de terrain, magistrats et fonctionnaires ».
Corinne Lepage, Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly et François Bayrou se prononcent pour une réforme du système judiciaire, tandis que Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan plaident pour un durcissement des peines, notamment envers les mineurs. François Hollande, quant à lui, reste discret.
Rétrospective des chansons de campagne
Cette année, les candidats font dans le soft : de l’instrumental, peu de paroles, peu d’idéalisme. Mais les musiques de campagne de leurs précédesseurs à la course présidentielle n’ont pas toujours observé la même retenue.
Elément essentiel de l’attirail communicationnel, la chanson doit marquer l’identité du candidat, au même titre que le slogan, l’affiche, le clip de campagne et le geste de ralliement (poing levé pour Jean-Luc Mélenchon, signe « égal » pour François Hollande). Le secret ? Un air entêtant et des paroles simples. Les électeurs doivent retenir le message.
Depuis quelques semaines, les médias ont déterré l’hymne choisi par Jacques Chirac en 1981, forcément kitsch vu du XIXe siècle. « La France a besoin d’un homme de courage, de résolution. Votons Jacques Chirac, en avant toute la nation », chantent des voix féminines sur un air joué au synthétiseur. Le morceau réalise un beau coup d’éclat, puisqu’il est resté dans bien des esprits trente ans après. A l’issue du premier tour, le candidat du RPR se classe d’ailleurs troisième avec 18% des voix.
Christine Boutin se retire de la course, doutes sur l’abandon d’Hervé Morin
Sans surprise, Christine Boutin a annoncé lundi soir, sur le plateau du 20 heures de TF1, qu’elle se retirait de la course à l’Élysée. La présidente du parti chrétien-démocrate a décidé de se ranger derrière le chef de l’État, Nicolas Sarkozy, avec qui elle affirme avoir scellé une alliance.
« Nicolas Sarkozy est d’accord pour que le Parti chrétien-démocrate ait une place dans la vie politique française », a assuré celle qui a occupé le ministère du logement entre 2007 et 2009. « Je veux être avec lui pour faire gagner la France », a-t-elle ajouté.
Christine Boutin explique avoir été convaincue par l’interview du président au Figaro magazine, qui préfigure son programme. « Il conforte le mariage, en disant non au mariage homosexuel, il conforte la vie en disant non à l’euthanasie, il fait la distinction entre éducation et instruction, il lève le tabou de l’immigration… », a-t-elle justifié face caméra.
Les quelque trois-cent maires qui lui ont accordé leur parrainage seront appelés à donner leur signature à un autre candidat. « Je ne dis pas qui, ils feront leur choix », a-t-elle déclaré. Or, chacun sait à présent que Marine Le Pen a du mal à obtenir ses siens.
Par ailleurs, 20minutes.fr vient d’annoncer l’abandon d’Hervé Morin, qui n’a pas encore éte rendu officiel. « Il s’est retiré dans l’Eure, selon nos informations, pour réfléchir au calme à la motion qu’il présentera le 25 février au congrès du Nouveau Centre », assure le site web, qui ajoute que « plus aucun déplacement ni événement public n’est prévu cette semaine ».
Hervé Morin devrait officialiser son retrait cette semaine, selon un proche. Jeudi, il doit faire un point d’étape avec ses quelques soutiens pour voir « comment mettre en musique » sa fin de campagne, confie un autre homme de confiance à 20minutes.fr.
Quid du temps de parole ?
Le temps de parole est un sujet de litige lors de chaque élection. Règles trop complexe pour les médias, pas assez d’égalité pour les candidats… le Conseil supérieur de l’audiovisuel, qui effectue les contrôles, a cette année encore du fil à retordre.
Lundi, les dirigeants de neuf chaînes de télévision et de radio (RTL, France Inter, France Bleu, France Info, France Culture, Europe 1, RMC, BFM Business et BFM TV) ont réclamé un assouplissement des règles de stricte égalité du temps de parole à Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel. « Cette situation n’existe pas chez nos grands partenaires européens qui ne sont pas moins démocratiques que la France, pas plus qu’elle ne concerne ni la presse, ni Internet, pourtant des vecteurs tout aussi importants d’information que l’audiovisuel », écrivent les patrons dans une lettre.
En face, les petits candidats se plaignent de ne pas être suffisamment représentés, au profit de François Hollande et Nicolas Sarkozy qui monopolisent écrans et bande FM. Mercredi, un conseiller de Jean-Luc Mélenchon a directement écrit à Christine Kelly, présidente du groupe de travail sur le pluralisme et la campagne électorale au CSA. « C’est simple : on a souvent l’impression à l’écoute de nos médias audio-visuels que l’élection présidentielle ne comporte qu’un tour, le 2ème, dont par ailleurs ils ont déjà fixé le casting », écrit-il. « Si le 19 mars, soit dans seulement 40 jours, la répartition des temps de parole n’a pas nettement évolué on pourra, sans craindre l’exagération, dire que la campagne aura été faussée« . Face à cette situation, le Front de Gauche demande au CSA « d’intervenir sans tarder ».