7 mai 2012
Chloé Bossard

Nicolas Sarkozy se retire de la vie politique

C’est dit. Nicolas Sarkozy a confié aux ténors de l’UMP, réunis cet après-midi à l’Elysée, qu’il arrêtait la politique. « Je quitte l’opérationnel, une autre vie commence », a-t-il lancé à ses collaborateurs.

Après sa déclaration de défaite, hier soir à la Mutualité, ses militants étaient restés hésitants. Nicolas Sarkozy avait choisi la formule douce pour ne pas décevoir davantage ses partisans. « Je redeviens un Français parmi les Français« , avait-il simplement déclaré. Plus tôt, le président sortant avait confié à certains ministres qu’il ne se lancerait pas dans la bataille des législatives.

 

En trois mois de campagne, Nicolas Sarkozy n’a jamais caché son intention de se retirer de la vie politique. Déjà le 23 janvier, en Guyane, il avait confié à des journalistes : « Vous ne me verrez plus ». Il envisageait alors « la fin de sa carrière ».

Puis l’annonce est rendue publique le 8 mars, sur l’antenne de RMC. « En cas d’échec, j’arrête la politique. Oui c’est une certitude », avait-il alors déclaré. « Mais si les Français devaient ne pas me faire confiance, est-ce vous croyez vraiment que je devrais continuer dans la politique? Non », avait-il insisté à la fin de l’émission.

 

Arrêter la politique, oui, mais pour faire quoi ? « Certains le voient s’engager dans le sport, un domaine qu’il adore, ou réactiver son cabinet d’avocats », spécule le commentateur de droite Alain Minc dans Le Parisien. A moins qu’il ne devienne « conférencier à la Tony Blair », poursuit-il.

D’autres ne croient pas à un retrait définitif. Europe 1 rappelle notamment que Nicolas Sarkozy est « un habitué des come-backs« . Il a effectivement su revenir sur le devant de la scène après la défaite d’Edouard Balladur en 1995, et son échec cinglant aux européennes de 1999. Pourra-t-il pour autant se relever d’un tel revers présidentiel ? La première dame, elle, ne semble pas le souhaiter. « On va vivre comme tout le monde maintenant », aurait confié Carla Bruni au Figaro.

Avant lui, Charles de Gaulle avait tenu sa promesse. Après son échec au référendum sur la réforme du Sénat, le général n’est jamais reparu dans la vie politique du pays. En revanche, le retrait de Lionel Jospin, battu par Jean-Marie Le Pen au premier tour en 2002, est beaucoup plus nuancé. L’ancien Premier ministre était présent hier soir à la Bastille pour fêter la victoire de François Hollande. « S’il a besoin de conseils, je serais toujours là », a-t-il déclaré.

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