Nicolas Sarkozy, grand champion du Barotweet 2012
Quel candidat a fait le plus parler de lui sur Twitter durant la campagne ? Avec 2,3 millions d’évocations sur le réseau social, Nicolas Sarkozy devance son adversaire socialiste de près de 700.000 tweets depuis décembre, selon le baromètre publié aujourd’hui par l’institut LH2.
Sarkozy « le référent », Hollande l’indifférent
En outre, le Barotweet fait remarquer que la campagne a réellement débuté mi-février, à l’annonce de la candidature du chef de l’Etat. Alors que le meeting de François Hollande au Bourget le 22 janvier a donné lieu à plus de 9.000 citations, celui de Nicolas Sarkozy à Villepinte le 11 mars a été mentionné plus de 40.000 fois. Selon l’institut, ces chiffres montrent que le président sortant est « le personnage référent de la politique sur Twitter ».
L’engagement des candidats : l’insécurité (8/10)
Les tueries de Toulouse et Montauban ont, l’espace de quelques jours, remis le thème sécuritaire au coeur de la campagne. Sitôt le deuil achevé, les problématiques économiques ont vite repris le devant. Alors que la sécurité avait été centrale lors de la campagne de 2007 (souvenez-vous du « Kärcher » et des « bandes de racaille »), elle n’apparaît même pas au second plan cette fois-ci. L’insécurité figure pourtant en huitième position dans les priorités des Français. Voilà pourquoi le blog NR Présidentielle 2012 a voulu faire un tour d’horizon des différentes propositions des candidats sur le sujet.
Les engagements des candidats : la fiscalité (7/10)
Qui n’a jamais frémi en remplissant sa déclaration de revenus ou en découvrant sa feuille d’impôts dans sa boite aux lettres ? Trop élevés, trop mal répartis, trop injustes, les impôts n’ont pas leur place dans le coeur des Français. Pourtant, ce sont bien eux qui permettent le fonctionnement de la Sécurité sociale, des services publics, des allocations et indemnisations diverses, de l’école. Bref, de l’Etat-providence que nous envient nombre d’étrangers. En temps de crise, la fiscalité est donc un enjeu crucial de l’élection présidentielle. Les candidats préconisent tous une meilleure répartition des prélèvements. Reste à définir ce que signifie « meilleure ».
La présidentielle, une manne pour les libraires
Il suffit de se rendre en librairie pour prendre la mesure du phénomène. La photo des candidats est sur toutes les couvertures, dans les rayons, sur les têtes de gondole. Biographies, essais, programmes, révélations… tout est bon pour décrypter, raconter ou analyser l’élection présidentielle.
Les engagements des candidats : la jeunesse, l’école et l’éducation (6/10)
Tous les acteurs du monde éducatif s’accordent pour le dire : l’école va mal. Résultats en baisse au primaire, échecs scolaires au collège, difficultés d’orientation au lycée et problèmes d’insertion dans le monde professionnel à l’université ternissent l’image de la France en Europe et dans le monde. Mais si les candidats à la présidentielle s’accordent sur la volonté de redonner à l’école de Jules Ferry toutes ses couleurs, leurs copies sont divergentes. Au lecteur à présent de les noter.
- (Photo NR)
Les engagements des candidats : le chômage et l’emploi (2/10)
Le chômage est la deuxième grande préoccupation des Français dans cette campagne, intimement liée à celle du pouvoir d’achat, que nous traitions hier. La majorité des candidats comptent sur les secteurs d’avenir pour créer des emplois, et proposent des contreparties aux entreprises qui embaucheraient des jeunes, des seniors, ou des chômeurs. Mais chacun propose également ses recettes propres. Le blog NR Présidentielle 2012 en a fait le détail.
Le chômage, plus fort que Mohamed Merah
Les répercussions politiques de l’affaire Merah auront duré… une semaine. Alors que certains analystes prévoyaient déjà un revirement de la campagne, les propositions sécuritaires de Nicolas Sarkozy et les sorties protectionnistes de Marine Le Pen ne semblent pas changer la donne électorale. Un sondage Ipsos-Logica réalisé les 23 et 24 mars montre une relative stabilité des intentions de vote au premier tour. François Hollande baisse d’un demi-point à 28%, et le score de Nicolas Sarkozy reste le même, à 27,5%.
Plus probant, l’insécurité n’arrive qu’en huitième position parmi les préoccupations des Français, selon une enquête BVA parue ce matin dans Le Parisien/Aujourd’hui en France. Elle pèsera dans le vote de seulement 8% des électeurs. A l’inverse, le pouvoir d’achat (42%), et le chômage (30%) sont les deux thèmes qui pèseront le plus, suivis de la précarité, la croissance, la dette publique, l’école et les impôts. Des préoccupations de nature économique, qui n’ont pas évolué depuis le début de la campagne.
Cette enquête ne fait pas l’affaire du président sortant. Les chiffres du chômage pour le mois de février, publiés hier, ne sont pas bons. Le ministère du Travail a dénombré 2,867 millions de demandeurs d’emploi sans aucune activité (+6,2% sur un an), un niveau inégalé depuis douze ans. Sur la durée du quinquennat, l’augmentation avoisine 35%, avec 730.300 demandeurs d’emploi sans activité de plus. Lors de sa campagne en 2007, le président avait annoncé « le plein emploi » pour la fin de son mandat.
Dix candidats ont déposé leurs parrainages
Une première étape du marathon élyséen s’est achevée : dix candidats ont déposé leurs 500 signatures d’élus (ou davantage) au Conseil constitutionnel avant la clôture des listes, à 18 heures ce soir.
Sont quasiment assurés de pouvoir être présents au premier tour :
- Nicolas Sarkozy (UMP). Le président, qui a recueilli largement plus de 500 signatures depuis un bon moment, n’a pas voulu en communiquer le chiffre exact.
- François Hollande (PS). Le candidat socialiste a envoyé son mandataire,Daniel Vaillant, au Conseil constitutionnel. Cet ancien ministre de l’Intérieur a annoncé une récolte située entre 4500 et 5000 parrainages.
- Marine Le Pen (FN). Après avoir envahi les médias et réclamé officiellement l’anonymat des parrains, la candidate frontiste a finalement annoncé qu’elle avait réuni suffisamment de parrainages. Elle n’en a pas précisé le chiffre.
- François Bayrou (MoDem). Celui qui avait obtenu 18% au premier tour en 2007 était assuré de pouvoir se présenter. S’il n’a pas annoncé le nombre de signatures obtenues, nul doute qu’il est élevé.
- Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche). Il est arrivé en grande pompe au Conseil constitutionnel ce matin, devant caméras et micros, avec près de 1.100 signatures en main. Déjà une belle victoire, qui préfigure selon lui une nouvelle « étape » vers « l’insurrection civique ».
- Eva Joly (EELV). Les rumeurs sur le désistement de la candidate écologiste ont eu bon train ces derniers jours. Jeudi, Eva Joly les a fièrement démenties lors qu’elle a déposé 639 signatures, accompagnée de la secrétaire nationale d’EELV, Cécile Duflot.
- Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République). Il a pris les devants en présentant 708 signatures mercredi.
- Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière). Forte de 521 signatures, la candidate trotskyste passe tout juste la barre des 500 parrainages. Elle a été la première à se présenter devant le Conseil constitutionnel, jeudi dernier. « Je tiens à remercier tous les maires car je sais qu’ils ne partagent pas forcément mes idées mais, par ce geste, ils ont permis ma candidature », avait-elle déclaré.
- Philippe Poutou (NPA). Le candidat anti-capitaliste s’est dit « fier d’avoir franchi ce filtre démocratique » et de totaliser 572 parrainages. Il est venu les déposer ce matin.
- Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès). Déjà candidat à l’Elysée en 1995 avec un score de 0,28% au premier tour, celui qui se définit comme un « gaulliste de gauche » affirme avoir reçu 538 parrainages. Mais des doutes subsistent sur leur validité.
Les artistes engagés, un argument de vote ?
Alors que la course aux signatures n’est pas encore terminée pour certains candidats, d’autres mettent en avant un type de parrainages… moins institutionnel. Les people ont fait leur apparition dans cette campagne, et certains n’hésitent plus à afficher clairement leur choix.
Dans le camp Sarkozy, on se réjouit d’avoir attrapé le gros poisson Gérard Depardieu. L’acteur est annoncé cet après-midi au grand meeting de Villepinte. Son soutien n’était pourtant pas acquis, car il a souvent changé de camp : militant pour la réélection de François Mitterrand en 1988, il appuie Nicolas Sarkozy en 2007, avant d’annoncer sa préférence pour Arnaud Montebourg lors de la primaire PS, dans un entretien au Parisien.
Le président sortant peut également se targuer d’avoir su séduire les frères Bogdanoff, Enrico Macias. Didier Barbelivien, Christian Clavier et Gilbert Montagné, déjà au rendez-vous en 2007, devraient également rempiler, ainsi que Richard Virenque, Alain Prost et Bernard Laporte pour le sport.
Le duel Sarkozy-Hollande : en 2004 déjà…
Même si l’un n’est pas encore déclaré, la confrontation entre les deux « gros » candidats bat son plein. Ce matin, François Hollande s’exprimait dans les colonnes de Libération. Deux pages d’une tribune offensive. « Au lieu d’élire un président qui a changé, pourquoi ne pas changer de président ? » questionne-t-il. En face, dans Le Figaro, un article rappelle que Nicolas Sarkozy se voit en « président des idées », à l’inverse du « projet vide » du candidat socialiste.
En fait, cette bataille n’est pas nouvelle. En 2004 déjà, les médias prévoyaient un second tour Hollande-Sarkozy pour la présidentielle de 2007. Cette année-là, le premier secrétaire du Parti socialiste, jusqu’ici discret, est propulsé sur les devants de la scène politique. Le PS remporte vingt-quatre des vingt-six régions françaises aux élections régionales. Un succès sans appel.