9 mar 2012
Chloé Bossard

Jeunesse : l’agence Young and Poor note les candidats

Young & Poor. Le nom est un clin d’oeil à la célèbre agence de notation qui a dégradé le AAA Français le mois dernier. Mais l’agence lancée la semaine dernière par le collectif Génération précaire se fiche bien de la dette publique : elle s’attache à noter les propositions de politique jeunesse des candidats.

Au cours des dernières semaines, plusieurs équipes d’auditeurs ont rencontré les candidats, puis décortiqué leurs programmes et leurs déclarations. La note (de AAA à E) qu’ils leur attribuent est ensuite validé par un conseil composé de sept experts indépendants. Les candidats sont jugés sur dix thématiques dont l’orientation, les décrocheurs sans diplômes ou encore le service civique. « Tout ce qui, dans le fond, aura un impact sur le revenu et l’activité des jeunes », résume l’agence.

Cette initiative, on ne peut plus sérieuse, vise à éclairer les 60% de jeunes qui se déclarent encore incertains de leur vote (baromètre Ipsos des 2 et 3 mars). Pourtant, au vu des premiers résultats, il n’est pas sûr que ces jeunes s’y retrouvent. Les notes sont médiocres, voire carrément honteuses. L’agence n’a attribué qu’un seul A, à la candidate écologiste Eva Joly sur la thématique des étudiants. Ses propositions de diminuer les frais d’inscription, d’établir un revenu d’autonomie et d’encadrer les loyers ont su séduire le jury.

Mais au classement général, pas un candidat ne dépasse le C. François Hollande, Marine Le Pen, Eva Joly, Corinne Lepage et Jean-Luc Mélenchon limitent ainsi les dégâts. « L’analyse de ses propositions montre une vraie volonté de mettre en avant les thèmes de la jeunesse bien qu’il faille encore les compléter », relève l’agence à propos du candidat socialiste.

Quant à Nicolas Sarkozy, avec un D, il « manque d’une vision large, détaillée et globalisante sur la question des jeunes », détaille l’analyse. « La majorité des mesures sont isolées, peu détaillées et rarement chiffrées ».

Plus étonnant, les deux candidats anticapitalistes, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, écopent d’un E. Seraient-il trop occupés à servir la cause des ouvriers ? En réalité, ils n’ont formulé aucune proposition sur de nombreuses thématiques, d’où ce mauvais classement.

Leave a comment

*