A l’international, François Hollande est attendu sur la croissance
C’est son challenge le plus important. Celui que n’ont pas manqué de lui rappeler les dirigeants occidentaux dans leurs messages de félicitations. Le nouveau président français devra avant tout renouer avec la croissance pour amadouer ses partenaires. Réduire la dette publique pour prouver sa valeur. Et, alors, apparaître comme un dirigeant « sérieux » aux yeux des autres chefs d’Etat.
Dès dimanche soir, les partenaires européens ont insisté sur cette priorité. A commencer par Elio di Rupo, seul autre dirigeant socialiste de la zone euro. Le Premier ministre belge s’est « réjoui de travailler avec François Hollande et les autres chefs d’Etat et de gouvernement européens à la concrétisation d’un plan de croissance et de création d’emplois ».
En 1999, un premier débat Sarkozy-Hollande sur l’Europe
Nicolas Sarkozy réclame trois débats d’entre-deux-tours, François Hollande répond non. On en parle dans les médias, on crie à l’opportunisme ou à la lâcheté. Mais qui se souvient que ces deux là se sont déjà affrontés lors d’un débat télévisé ? C’était sur TF1, en mai 1999, lors de la campagne pour les élections européennes. Les deux têtes de liste RPR et PS étaient invités à répondre aux questions de Michel Field, présentateur de l’émission Public.
Une fois passé le générique aux lettres dorées ultra-kitch, on arrive sur un plateau tout simple. Une table rouge, un fond noir, trois sièges. La présentation des candidats laisse place à la publicité au bout d’une minute : nostalgie à la vue des Imac de toutes les couleurs, et de la Lancia Upsilon première génération. Treize années ont passé depuis, un monde. Mais les idées, elles, sont restées les mêmes. Les éléments de langage aussi.
Les engagements des candidats (4/10) : la dette publique
Si François Bayrou avait dès 2007 tiré la sonnette d’arlame quant au niveau d’endettement de la France, la plupart des candidats de 2012 ont fait du retour des comptes à l’équilibre un préalable pour mener, ensuite, leur politique. Mais les moyens, bien évidemment divergent.
Nicolas Sarkozy décline sa France forte
Le président de la République a dévoilé sa profession de foi de candidat. Un document de quatre pages où il décline sa thématique, la France forte.
Son message aux Français commence par un rapide bilan de son action à la tête de l’Etat. Il dit avoir protégé les Français pendant la crise et assure que la France doit garder intacte ses valeurs si elle veut peser sur la marche du Monde. Puis, la sécurité et l’identité viennent en troisième et quatrième position des thèmes du candidat. Ce sont aussi ses thèmes de prédilection.
L’immigration, l’autorité, la responsabilité et le travail sont ensuite déclinés. La solidarité, les plus fragiles et l’Europe ne venant qu’à la dernière page.
Au Zénith, François Bayrou veut être le Henri IV de la Ve République
« Au XVIe siècle, dans les guerres de religion, il y avait les ligueurs d’un côté, du côté de l’affrontement, et Henri de Navarre de l’autre qui plaidait pour qu’on vive ensemble. Vous connaissez mon choix, mon choix d’homme, et mon choix de président : je suis et je serai du côté d’Henri IV, de celui qui force la réconciliation, la tolérance, la compréhension réciproque. »
Au Zénith pour son premier grand meeting de campagne, François Bayrou s’est attaché à écrire son destin. Il a déroulé le film de sa vie, quitte à anticiper les six mois à venir. Ce qui le rend humain, proche des gens, s’est son ascension sociale, ses origines modestes, l’adversité et le vécu qui est le sien, forgé au fur et à mesure des étapes franchies. D’ordinaire en retrait sur sa vie privée, le centriste a redit, comme il l’a fait à plusieurs reprises ces dernières semaines, quel était son quotidien alors qu’il était enfant, jeune homme, jeune élu, jeune ministre.
« Je suis né dans un milieu, et j’en suis très fier, où l’on trimait de six heures du matin, réellement, à huit ou neuf heures du soir, réellement. Les vacances étaient inconnues, évidemment. Et cela pour ne rien gagner que le juste, très juste, nécessaire. Le premier argent conséquent que mon père mit de côté, ce fut le montant de son assurance vie, le jour où il fut fauché dans un accident du travail. «
Europe : ce que proposent les partis
Les dirigeants des principaux (en tous cas des plus riches) pays européens ont beau avoir clairement choisi leur camp, les (autres) candidats à la présidentielle ne boudent pas l’Europe pour autant. Sauf une, qui s’accroche à la sortie de l’euro, et de l’Union européenne. Dans tous les programmes, au moins un chapitre consacré au sujet, et quelques allusions aux détours des propositions. Economie, agriculture et institutions en tête.
François Hollande, empêcheur de pactiser sans « les peuples »
François Hollande a promis de renégocier le pacte budgétaire européen signé vendredi. Une promesse qui y est pour beaucoup dans l’hostilité de la chancelière Angela Merkel, le président du conseil italien, Mario Monti, et le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, à son égard. Malgré ce « front », le candidat socialiste n’est pas revenu sur son engagement de revoir le traité « en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction ». Toujours en matière financière, il propose la création d’euro-obligations. S’il est élu, il promet de défendre « un budget au européen au service des grands projets d’avenir« , notamment pour « l’avenir de l’agriculture […] dans le cadre de la révision de la politique agricole commune« . Pour le candidat du PS, l’Europe peut aussi être garante de « la protection des services publics ». En matière commerciale, il mise sur un espace européen uni, sans « concurrence déloyale » et doté de « règles strictes de réciprocité en matière sociale et environnementale« . Vis à vis de l’extérieur, il se positionne en faveur de la mise en place d’une contribution climat-énergie.
Agriculture : ce que proposent les candidats à la présidentielle
Des contrats et la réciprocité. Ce sont les deux « mamelles » du volet agricole de Nicolas Sarkozy. Depuis 2007, il estime avoir redonné au secteur une réelle compétitivité. Même si le président de la FNSEA a regretté que les 600.000 exploitations agricole ne puissent pas bénéficier des avantages de la TVA sociale. Pas question, en effet, d’alléger les charges patronales du secteur, a confirmé Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture. Trop coûteux.
Pour le président sortant, il faut d’abord instaurer un système de réciprocité, au niveau européen, pour que les produits importés respectent les mêmes contraintes imposées à nos producteurs. Pas forcément simple de convaincre tous les partenaires européens et pas simple de dégager une « norme » puisque tous les pays européens ne font pas peser les mêmes contraintes ou traçabilité des produits. « Sur ce point, nos idées progressent de plus en plus, car les gens voient bien que la situation n’est pas normale. L’Europe a tout à perdre du protectionnisme mais aussi tout à perdre de la naïveté » explique-t-il lors d’une interview au magazine la France agricole et repris sur son site de campagne.
L’autre grande ambition est de développer les contrats et les « paquets » afin de permettre aux producteurs d’un même produit, d’établir un prix moyen et ensuite de signer des contrats avec des distributeurs. Pour se protéger. « Je crois au contrat parce qu’il met à la charge du distributeur des règles qui vont protéger le producteur. J’y crois parce qu’il permet d’inscrire la production agricole dans l’avenir. L’agriculteur est mieux à même d’investir parce qu’il est assuré que sa production sera achetée. De plus, le contrat oblige les différentes filières de production à s’organiser. L’éparpillement reste un problème pour certaines d’entre elles. »
Alain Duhamel, Fernand Raynaud, légitimité et Frédéric Nihous
Frédéric Nihous pourra peut-être au final remercier Alain Duhamel de l’avoir fait rentrer avec fracas dans la campagne présidentielle. Relativement discret pour le moment sur le front médiatique* et des réseaux sociaux (son site de campagne est encore en construction, son twitter est sans réaction depuis le 6 octobre, son facebook … sans réaction), le successeur de Jean Saint-Josse a été réveillé par les propos acides du journaliste sur RTL mercredi 14 décembre (écouter la chronique d’Alain Duhamel sur RTL).
Un observatoire des élections en Europe
Le site de la Fondation Robert-Schuman met à la disposition des internautes les analyses et les commentaires de son observatoire des élections en Europe. Pour chaque scrutin dans la zone, la Fondation livre trois analyses : une générale, une à J moins 7 et un bilan post-élections.
Pour les prochaines échéances, la Fondation présente les enjeux des élections législatives anticipées en Espagne sur fond de crise économique et de stratégie interne pour le PSOE. L’analyse à J-7 revient sur le duel entre Mariano Rajoy et Alfredo Pérez Rubalcaba et notamment sur le seul débat télévisé qui les a opposés.
Temps présidentiel pour Nicolas Sarkozy
Son temps de parole présidentiel est « hors concours » pour les comptes du CSA. Son temps de campagne comme candidat de l’UMP comptera… mais pas avant « fin janvier, début février » moment où la question de la candidature de Nicolas Sarkozy « sera tranchée ». Face à un Yves Calvi pugnace et Jean-Pierre Pernault jeudi sur France 2 et TF1, le président de la République était venu « expliquer » la crise aux Français. Les analyses du président (pas encore officiellement candidat à sa succession) étaient truffées d’attaques contre le Parti socialiste.