Eva Joly fait frémir le Cirque d’hiver
Aphorismes, assonances, allitérations, anaphores et rimes riches. Auréolée d’une nouvelle plume – celle de son directeur de campagne Stéphane Sitbon-Gomez – Eva Joly est entrée en piste pour le dernier meeting présidentiel d’Europe Ecologie-Les Verts, mercredi au Cirque d’hiver, à Paris. Plus de 2.000 militants dans les tribunes, quelques uns dans une obscure succursale ou dehors, « debout sous la pluie ». Même si on ajoute ceux qui ont suivi d’un oeil ou d’une oreille la retransmission live sur le site evajoly2012.fr, on est loin des meetings géants des cadors de la campagne. Perdants d’avance sur les questions de taille, les écolos ont joué – un peu tard – la carte du « Eva pour tous et tous pour Eva ». L’ovni de la campagne (quoique Jacques Cheminade lui fasse une concurrence sérieuse…) les a convaincus avec un discours toujours atone, mais poétique et plein d’humour.
Après les tours de chauffe du colérique Dany Le Vert, de la sautillante Cécile Duflot, et du toujours sérieux Yannick Jadot, c’est une Eva Joly détendue qui est montée à la tribune. Dernière prestation dans l’arène, dernier discours, derniers applaudissements. Comme un soulagement. Des adieux à la scène pour lesquels la candidate écologiste a sorti le grand jeu, élevant même parfois la voix, et prouvant qu’en dix mois de campagne, elle a beaucoup appris.
Portraits de militants (2/6). « Soutenir Eva Joly n’est pas réductible à un bulletin de vote »
« Soutenir Eva Joly n’est pas réductible à un bulletin de vote ». C’est par mail qu’Adrien Gaumé, 36 ans, militant multicarte, « artiviste global », conclut la discussion engagée au Bergerac, un café Tourangeaux. Quelques heures plus tôt, un thé à la main, il a longuement raconté son ralliement aux promesses de changement d’Europe Ecologie-Les Verts. Et ses désillusions.
Europe Ecologie-Les Verts, pour lui, avec notamment la création de la coopérative et de l’Agora, c’était la promesse de la politique autrement, connectée, ouverte, traversée de réseaux… Le « coopérateur » type, pilier de « L’ Agora » imaginée par les écologistes, c’était lui, tout juste revenu du Mexique avec ses valises traînées sur les chemins de la coopération internationale et de l’économie sociale et solidaire.
Le Parti de Gauche revendique 10.000 adhérents
Le Parti de Gauche co-moteur du Front de Gauche, avec le Parti communiste français, revendique depuis le vendredi 30 mars le nombre de 10.000 adhérents. Dans un communiqué, la vice-présidente du parti et députée de la première circonscription de Paris, Martine Billard, a estimé que » les adhésions affluent de semaine en semaine, traduisant la dynamique du Parti de Gauche, parti creuset qui répond à toutes celles et tous ceux qui cherchent un parti comme outil politique et sont, comme nous, attachés aux trois dimensions portées par le Parti de Gauche : écologie – socialisme – République « .
Un succès qu’elle voit aussi empreint de l’arrivée de nombreux militants qui » n’ont jamais appartenu à un parti politique précédemment « .
Discours de Martine Billard à Lille par PlaceauPeuple
Le Parti de gauche reste loin des autres partis. L’UMP revendique 261.000 adhérents, début janvier, fin 2011, le PS estimait que le parti en comptait 174.000 tout en espérant 280.000 avant le premier tour de la présidentielle. Pour le reste, les chiffres varient entre estimation et officiels. Entre 40.000 et 60.000 pour le MoDem, aux alentours de 40.000 pour le FN, ou moins. Mi-2011, le PCF revendiquait 138.000 adhérents, alors qu’EELV comptait 33.000 électeurs à sa primaire écolo.
Enfin, Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan revendiquait en 2009, 12.500 adhérents, le NPA 4.500 en octobre 2011, Lutte ouvrière 8.000.
Eva Joly garde le tempo
Non seulement elle ne renonce pas (pour l’instant), mais même, Eva Joly relance sa campagne… avec un clip « maison ». Pour les images, un melting pot du « meilleur » du meeting de Roubaix : foule (1.500 personnes) en délire, drapeaux et bannières aux couleurs du parti, Eva Joly bras levés. Pour la musique, un slam enfantin sur un fond mi-celtique mi-arabisant. Pas sûr que « Je vote Eva » entre dans le top 50 du clip politique. Ni même qu’il suscite des vocations. Alors que, selon l’hebdomadaire Marianne, une réunion du comité stratégique du parti est prévue vendredi sur le thème « Stop ou encore ? » (et ce n’est pas du nucléaire que les cadres d’EELV vont parler), ces 3 minutes musicales ressemblent presque à un baroud d’honneur.
« Je vote Eva » – le clip par evajoly
Discrète visite de Joly à Clichy-sous-Bois
Ni écran géant, ni drapeau, ni sono. Eva Joly a fait une visite discrète à Clichy-sous-Bois, lundi, sur invitation du « ministère de la crise des banlieues ». Le collectif AClefeu attendait un retour sur ses « 23 propositions aux candidats à l’élection présidentielle ». Les traits tirés, la candidate écologiste est arrivée avec son programme sous le bras et un staff resserré. A quelques jours du coup d’envoi de la campagne officielle, elle a écouté, approuvé, souri. Portant tranquillement ses 2,5% d’intentions de vote.
Egalité homme-femme : ce que proposent les partis
Premières à l’école, les femmes sont aussi au dessus de la moyenne sur le taux de pauvreté, l’emploi à temps partiel, le nombre d’allocataires du RSA, les tâches ménagères… et toujours en dessous pour les salaires, la représentation politique et médiatique, les postes à responsabilité… Ce constat d’inégalités, qui persiste année après année, commence à se faire une place en politique. Une poignée de candidats a répondu aux appels répétés des associations féministes et de personnalités engagées pour les droits de femmes. Mais dans leurs programmes, la plupart des candidats se contentent d’une déclaration d’intention.
A deux mois du scrutin, vu les programmes présentés, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon sont à la pointe, François Bayrou, Corinne Lepage et François Hollande l’évoquent, l’Ump n’en parle pas et Marine Le Pen mise tout sur la politique familiale…
A Roubaix, Joly pose pour la présidentielle
Certains attendaient un enterrement, d’autres un sursaut. C’est finalement un « rendez-vous le 22 avril » qu’à donné Eva Joly aux 1500 sympathisants venus l’encourager à Roubaix pour son premier grand meeting de campagne.
Il n’y avait pas la grandiloquence du discours du Bourget de François Hollande, ni l’euphorie des meetings de Jean-Luc Mélenchon. « Eva Joly n’est pas un tribun ». Ses soutiens l’ont constaté une fois de plus. « Mais elle parle de choses concrètes ». « Elle est droite, honnête, responsable », apprécie une militante venue d’île-de-France. « Persévérante » aussi. Ca personne ne peut y redire. Après avoir essuyé « des torrents de boue », selon la formule de son porte parole, le franco-chilien Sergio Coronado, la candidate écologiste est toujours debout, impeccable dans son tailleur noir – une sobriété… « présidentielle » que seule égayent ses éternelles lunettes rouge.
Ecologie : ce que proposent les partis
Thème majeur de la campagne de 2007, l’écologie semble sortir peu à peu des radars. Les deux candidates vertes, Eva Joly et Corinne Lepage, frôlent le 0% d’intentions de vote. Les autres candidats ne prennent plus la peine d’en parler, même si quelques mentions subsistent dans leur programme. Malgré le tour de force de l’association France nature environnement, qui a fait monter sept candidats à la tribune pour parler environnement le 28 janvier dernier, l’écologie risque donc d’être la grande absente de la campagne 2012.
La faute à la crise, disent les experts es politique. En effet, comment parler environnement ou décroissance quand le chômage et la dette explosent ? En France, « il y a l’idée que l’écologie c’est un peu un luxe qui coûte cher » analyse Daniel Boy spécialiste des verts au centre d’études politiques Cevipof. Difficile, alors, de « réussir à convaincre que la croissance verte va rapporter des emplois ». Ceux qui se risquent à faire de l’écologie une politique sont, au mieux, inaudibles. Restent quelques propositions plutôt consensuelles sur la sobriété énergétique ou le verdissement de l’agriculture (en termes souvent très vagues) et une politique énergétique en suspens. Lire la suite »
Logement : ce que proposent les partis
Selon la fondation Abbé-Pierre, 1,8 million de ménages auraient des difficultés pour payer leur loyer, 3,6 millions seraient concernées par le mal logement et pour les ménages les plus modestes ce poste de dépense représente jusqu’à 50 % du budget familial mensuel… et l’annonce de campagne présidentielle d’Eric Cantona sert aussi de caisse de résonnance à ces questions.
Dans son manifeste, la fondation Abbé-Pierre a lancé une pétitition et propose quatre engagements aux candidats à l’élection présidentielle dans le cadre du logement.
A Toulon, le Président bat la campagne
Plusieurs fournées de militants, livrés par cars entiers à l’abri des caméras, un Zénith plein à craquer et prêt claquer des mains, un argumentaire brodé d’allusions (malveillantes) aux programmes des candidats (officiels eux) à la présidentielle… Mais non, du haut de sa tribune toulonnaise Nicolas Sarkozy n’est pas en campagne, il préside. Et pourtant (comme dit Cécile Duflot) :