Après le débat, la grande bataille des vérifications
François Hollande l’a indiqué, à plusieurs reprises, lors des fréquentes querelles de chiffres avec Nicolas Sarkozy. » Mes chiffres sont exacts. Chacun pourra en témoigner » a-t-il notamment interpelé le Président sortant sur la balance commerciale.
Pourtant, les deux candidats se sont trompés (ou menti selon son bord politique), plus ou moins. Mais au petit jeu des comparaisons, les analystes ont estimé que c’est Nicolas Sarkozy qui s’est le plus empêtré dans les chiffres.
L’équipe d’Owni a vérifié les 92 chiffres cités par Nicolas Sarkozy et les 45 donnés par François Hollande. Si le socialiste se trompe sur le nombre de postes supprimés dans l’Education nationale – 80.000 selon lui, 101.611 selon Owni – ou sur l’augmentation de la dette – 900 milliards en 10 ans selon Hollande, 917,3 milliards selon Owni qui cite l’Insee – Nicolas Sarkozy se trompe quand il dit que « l’Education nationale c’est la moitié de la fonction publique » : 985.573 en 2009 dans le domaine selon l’Education nationale contre 5,298 millions de personnes employées dans la fonction publique selon le ministère.
Selon Owni, il se trompe aussi sur les énergies éoliennes ou sur le fait que la France était le seul à n’avoir connu qu’un trimestre de récession (ou moins) en 2009, selon l’OCDE la Suisse et la Suède sont dans le même cas. Enfin, le Danemark et la Suède ont bien une fiscalité (bien) plus lourde que la France, alors que Nicolas Sarkozy plaçait la France et la Suède comme les pays ayant les impôts les plus lourds.
Comment les équipes de François Hollande et Nicolas Sarkozy organisent la riposte
Sur les réseaux sociaux, les hashtags (mots clefs pour repérer les tweet ayant attrait au même sujet) sont déjà prêts. Et rabachés toute l’après-midi, avant le débat télévisé. Si le terme générique #LeDebat tourne pour rassembler l’ensemble des interventions, (voire #Pdl2012 pour quelques uns) d’autres comme #VoteHollande ou #FH2012 doivent permettre de distinguer (en cas de second degré notamment) les partisans du socialiste de ceux du président sortant qui utiliseront plutôt #NS2012 voire les sans ambiguité #francemolle ou #Mollande…
Chiffrage des programmes : les candidats vont encore devoir convaincre
François Hollande comme Nicolas Sarkozy n’auraient pas totalement bouclé leur budget selon l’Institut de l’entreprise, un think tank entrepreneurial dont les analyses de chiffrage sont peu contestées. Selon l’institut, qui se base sur les programmes des candidats mais aussi les annonces (lire leur méthode ici) au cours de la campagne.
Pour ce second tour, ils aboutissent à la conclusion qu’il manquerait 12,1 milliards d’euros à François Hollande pour être en accord avec sa promesse de retour à l’équilibre en 2017 et 11,4 milliards pour Nicolas Sarkozy.
Hollande – Sarkozy : deux visions de l’immigration
Alors que les deux adversaires, restés seuls en course pour le deuxième tour de la présidentielle, cherchent à se positionner par rapport à l’électorat du Front national (18,5% des voix du premier tour), la thématique de l’immigration revient au coeur de la campagne. Pendant que Nicolas Sarkozy et François Hollande se déploient sur le terrain, labourant au passage l’électorat du Front national, leur garde rapprochée s’affrontent déjà sur les positionnements de leurs poulains. L’Ump accuse, à tord, le parti socialiste de vouloir régulariser tous les sans-papiers.
Débat Ségolène Royal / JF Copé – JT 13h France 2… par eric3362
En visite en Bretagne, François Hollande a lui aussi tendu la main à l’électorat du Front national, contestant à Nicolas Sarkozy l’exclusivité du « patriotisme » et de la « protection », affirmant que lui aussi entendait les « ceux qui sont allés vers les vents mauvais du vote extrême » – « retraités », « agriculteurs », « ceux qui sont loin du travail » ou qui « travaillent beaucoup » sans gagner suffisamment, mais se refusant à poser l’immigration comme bouc émissaire « Moi je ne ferai pas de l’immigré la question qui nous séparera dans cette élection « .
En filigrane, ce sont donc les propositions de chacun des candidats sur l’immigration, peu discutée avant le premier tour, qui reviennent sur le devant de la scène. Dans un post précédent, le blog présidentiel était revenu sur les positions de chacun des dix candidats. Dont Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Les engagements des candidats (10/10) : santé, retraite et dépendance
Les dix candidats ne manquent pas de propositions sur la santé, les retraites ou la dépendance… les solutions sont très différentes mais quasiment tous militent pour des soins de proximité et une lutte contre les déserts médicaux.
Les engagements des candidats (9/10) : immigration et discriminations
Selon les programmes, la question de l’immigration est une question de priorité ou pas du tout. Sans surprise, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et Nicolas Dupont-Aignan sont ceux qui en parlent le plus. Quant aux discriminations, François Bayrou est celui qui se distingue le plus en voulant créer un ministère qui serait dédié à la question.
L’immigration coûte-t-elle cher à la France ?
C’est un élement fort de certains programmes et notamment de celui de Marine Le Pen qui souhaite réduire drastiquement l’immigration afin d’en dégager près de 40 milliards de recettes nouvelles en 5 ans. Le Président sortant a également déclaré qu’il entendait réduire de moitié la part de l’immigration légale en France. Deux élements qui posent la question de ce que coûte l’immigration à la France.
En 2005, deux chercheurs, Xavier Chojnicki et Lionel Ragot étaient arrivés à la conclusion inverse. L’immigration ne coûte rien à la France et en 2005, elle avait même rapporté près de 4 milliards d’euros. Sept ans plus tard, alors qu’ils voulaient que ce rapport commandé par le ministère des affaires sociales ne reste pas dans les oubliettes, ils ont écrit plusieurs papiers pour le site Telos ou le Cepii ou encore collaboré à une nouvelle série de livres édités par les éditions Eyrolles et Les Echos intitulés « On entend dire que ».
» Nous ne sommes pas des habitués des médias et des créneaux habituels de diffusion de l’information, explique Xavier Chojnicki. Lorsque nous avons remis ce rapport, […] nous nous sommes dits que c’était un peu dommage qu’il reste dans les archives du ministère parce qu’on imaginait, justement, qu’il pouvait alimenter un peu le débat politique et donner un certain nombre d’arguments et de contre arguments à des personnalités politiques et notamment d’extrême droite qui avancent parfois des chiffres sans que ceux-ci paraissent fondés. »
L’engagement des candidats : l’insécurité (8/10)
Les tueries de Toulouse et Montauban ont, l’espace de quelques jours, remis le thème sécuritaire au coeur de la campagne. Sitôt le deuil achevé, les problématiques économiques ont vite repris le devant. Alors que la sécurité avait été centrale lors de la campagne de 2007 (souvenez-vous du « Kärcher » et des « bandes de racaille »), elle n’apparaît même pas au second plan cette fois-ci. L’insécurité figure pourtant en huitième position dans les priorités des Français. Voilà pourquoi le blog NR Présidentielle 2012 a voulu faire un tour d’horizon des différentes propositions des candidats sur le sujet.
Les engagements des candidats : la fiscalité (7/10)
Qui n’a jamais frémi en remplissant sa déclaration de revenus ou en découvrant sa feuille d’impôts dans sa boite aux lettres ? Trop élevés, trop mal répartis, trop injustes, les impôts n’ont pas leur place dans le coeur des Français. Pourtant, ce sont bien eux qui permettent le fonctionnement de la Sécurité sociale, des services publics, des allocations et indemnisations diverses, de l’école. Bref, de l’Etat-providence que nous envient nombre d’étrangers. En temps de crise, la fiscalité est donc un enjeu crucial de l’élection présidentielle. Les candidats préconisent tous une meilleure répartition des prélèvements. Reste à définir ce que signifie « meilleure ».
Les engagements des candidats : la jeunesse, l’école et l’éducation (6/10)
Tous les acteurs du monde éducatif s’accordent pour le dire : l’école va mal. Résultats en baisse au primaire, échecs scolaires au collège, difficultés d’orientation au lycée et problèmes d’insertion dans le monde professionnel à l’université ternissent l’image de la France en Europe et dans le monde. Mais si les candidats à la présidentielle s’accordent sur la volonté de redonner à l’école de Jules Ferry toutes ses couleurs, leurs copies sont divergentes. Au lecteur à présent de les noter.
- (Photo NR)