27 fév 2012
Chloé Bossard

Quand « The Artist » inspire les candidats

Ils voudraient tous remporter la victoire, alors cinq Oscars, ça les fait rêver. Après le triomphe de « The Artist » à Los Angeles, les acteurs de la campagne présidentielle ont à leur tour pris le micro, et tenté d’appliquer le succès à leur sauce. Toutes les comparaisons étaient permises.

Pour Nicolas Sarkozy, le triomphe d’un film français aux Oscars est la preuve que la loi Hadopi était légitime. Le président-candidat a déclaré ce matin : « Ca doit nous renforcer dans l’idée de défendre la création, de défendre les réalisateurs. (…) Les films on doit les payer, on ne peut pas les pirater, c’est tout ce qu’on a voulu avec la loi Hadopi, et je pense que ça préserve la création ».

Un doigt de vantardise sur un soupçon de chauvinisme. « Pour la France aux Etats-Unis c’est merveilleux. Pas seulement qu’ils voient le film mais aussi qu’ils écoutent nos musiques, nos chansons. Il y a des tas de choses formidables en France, il faut leur dire », a-t-il conclu.

 

Le ministre de la CultureFrédéric Mitterrand, a encore enfoncé le clou ce soir, au cas où. Selon lui, Hadopi aurait même séduit le jury des Oscars… au même titre que le film lui-même. « Lorsque je suis allé les voir il y a six mois, ils n’ont pas arrêté de me poser des questions sur Hadopi : comment ça marchait, comment on protégeait les droits des créateurs. En réalité, leurs questions étaient des encouragements », a-t-il analysé.

« Je pense que tous les membres de l’Académie du cinéma qui ont tous été à un moment ou à un autre des créateurs qui veulent protéger leurs droits, sont très sensibles au fait que le film qui fait l’éloge de Hollywood est un film fait par des Français, qui sont précisément en tête pour la protection des droits d’auteur et de la création », a-t-il ajouté. « Les cinéastes américains sont très conscients du fait que les Français ont été en tête dans ce combat« , a conclu le ministre de la Culture.

François Bayrou, candidat du MoDem, n’a pas échappé à une tentative de récupération politique. « Pour moi qui vante le produire en France, c’est une réussite pour la France », écrit-il sur son compte Twitter.

Ce matin, Robert Rochefort, député européen du MoDem et auteur du livre Produire en France, avait lui dénoncé les « tartufferies de la vie politique ». Et comparé le match Sarkozy-Hollande à « un remake des films en noir et blanc où on fait semblant de s’envoyer des tartes à la crème ».

Alors que François Hollande est resté très sobre, son conseiller finance Jérôme Cahuzac a assuré qu’il ne boudait pas son plaisir. « Ceux qui ont fait cette campagne ont su convaincre les jurés des Oscars qu’il fallait voter pour M. Dujardin, je vais essayer de m’en inspirer », a-t-il insisté.

Quant à Nathalie Arthaud, elle a tenté d’appliquer l’Internationale au succès du film. « Tout ça c’est une réussite collective », a déclaré la candidate trotskyste lorsqu’un journaliste lui demandait si elle était émue par cette « réussite française ». « Je crois que s’il y a un secteur qui est très internationalisé et qui s’inspire de ce qui se fait dans différents pays, c’est bien le secteur du cinéma », a-t-elle ajouté, « On n’est pas tout seuls dans notre petit village gaulois ».

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