30 mars 1918.
Les Allemands piétinent autour de Montdidier, devant Amiens et au sud d’Arras.
Nos communiqués emploient les grands mots : « …dans un magnifique élan nos troupes ont contre-attaqué l’ennemi à la baïonnette… pertes allemandes extrêmement lourdes… la résistance indomptable de nos troupes… les combats ont pris sur ce point un caractère d’acharnement inouï »
On extrait de notre armée la quintessence de l’artillerie, de l’infanterie ; d’interminables convois de pièces lourdes, de camions de munitions descendent de Belfort. Les trains se suivent sur la ligne de Paris emportant des 75, des 120, des charriots de parc, des fantassins fleuris d’anémones, des artilleurs placides. J’ai vu passer ce matin sur la route des tracteurs d’artillerie que leurs conducteurs avaient enguirlandés de petits bouquets de violettes (ce n’était pas du camouflage…)