19-23 mars 1918 : au repos jusqu’à dimanche et après, ce sera les premières places



Le mardi 19 mars 1918
Je quitte la garde à 7 h. Le lieutenant Maraud, officier-payeur du régiment, réunit les sous-officiers à 16 h. L’infirmerie régimentaire est installée ici.

Le mercredi 20 mars 1918
Je suis de jour. Revues diverses.

Le jeudi 21 mars 1918
La compagnie est de service. Je fais une théorie sur le fusil automatique R. S. C. L’après-midi, conférence sur l’aviation à l’école des filles de Sivry-la-Perche, par un lieutenant aviateur de la division. Violent bombardement sur la rive droite de la Meuse, vers la cote 344. Le sergent Pilon part en permission. Commencement de la grande offensive allemande dans la Somme. Plusieurs Taubes viennent vers Froméréville[-les-Vallons] et sont bombardés.


Le vendredi 22 mars 1918
Je fais une théorie le matin sur le fusil automatique R. S. C. Revue de masques l’après-midi. Sal[ut] à 19 h. Deux avions allemands viennent vers Sivry-la-Perche et sont violemment canonnés. Je fais une délégation de solde avec effet au 1er avril 1918.
Vendredi 22 mars 1918

Mon cher père,

Ma période de repos va se continuer jusqu’à dimanche soir, je crois, et après nous nous rapprocherons en réserve pour quelques jours, et après ce sera les premières places. Le canon tonne le jour et la nuit sur les bords de la Meuse et les avions sont également très actifs.

Comme nous serons en ligne pour les fêtes de Pâques, l’aumônier divisionnaire a organisé une petite mission qui prendra fin dimanche prochain pour les troupes actuellement au repos dans le village. J’assiste donc tous les soirs aux instructions et salut à l’église de S[ivry] la P[erche]…

Au sujet de ce dont je vous avais parlé, j’ai fait, en votre nom, une délégation de la moitié de ma solde à compter du 1er avril 1918. Vous ne toucherez donc rien à la fin de mars, mais à partir de la fin d’avril et tous les mois vous toucherez par la poste et par les soins du 131ème d’Orléans la somme que je vous avais indiquée. Si l’officier payeur modifiait la date que j’ai inscrite sur ma déclaration, je vous en préviendrais. Je n’ai encore rien reçu de la sous-préfecture et j’attends toujours pour pouvoir toucher mon rappel.

La nourriture est bien meilleure au régiment qu’elle ne l’était au Dépôt Divisionnaire. Nous touchons presque tous les jours trois quarts de vin. A partir de lundi je toucherai l’indemnité de tranchées. Vous avez dû avoir mon adresse il y a quelques jours par Aimée. Elle ne changera pas tout à l’heure à présent, je l’espère.

Il fait très beau temps.

Croyez à mes sentiments affectueux. Votre fils –

H. Moisy — Sergent au 344ème de ligne

22ème Compagnie – Secteur 136
Le samedi 23 mars 1918
Exercice de liaison avec les avions de la Division le matin, près de Sivry-la-Perche, par un bataillon du 344 et un du 234. Repos le soir. Temps clair et doux. Les permissions sont suspendues.

  • Facebook
  • Twitter
  • Delicious
  • LinkedIn
  • StumbleUpon
  • Add to favorites
  • Email
  • RSS
Cette entrée a été publiée dans Eugène à la guerre, avec comme mot(s)-clef(s) , , , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>