31 décembre 1917 : meilleurs voeux pour 2018, peut-être l’année du retour ?



Le lundi 31 décembre 1917
Travaux toute la journée, c’est le dernier jour de travail, nous avons fait plus de deux kilomètres de réseau et le 43ème autant. Nous ramassons les outils et les rapportons au cantonnement. Je suis planton à la tenue en ville. Il arrive au repos à Verzy un bataillon du 3ème zouaves qui revient des premières lignes vers le Mont Cornillet, ils ont beaucoup souffert du froid en tranchées. Depuis quelques jours nous revenons toujours manger au cantonnement à midi, à cause du froid. S[alut (?)] à 16 h.


Dimanche 31 décembre 1917.

Mon cher père,

Il y a du travail ici tous les dimanches mais comme aujourd’hui je suis de jour, je suis resté au cantonnement pour assurer le service de la Compagnie. J’ai donc du temps de libre et je suis allé à la messe de 10 h, toujours à V…

Depuis les bombardements des 22 et 23 nous avons été tranquilles et il n’y a pas eu d’autre alerte. Nous circulons dans la journée par petits groupes pour éviter d’être vus par les ballons observateurs allemands. La région est toujours couverte de neige car il en tombe tous les deux ou trois jours.

Notre séjour sera moins long que je le pensais, nous allons quitter V… le 2 janvier pour rentrer à C… le lendemain. Il ne faudra donc plus m’envoyer de lettres au secteur 79 mais à mon ancienne adresse, (34ème Cie, S. 208). Nous étions bien ici et j’aurais préféré y rester car en rentrant à C… ce sera sans doute pour repartir peu de temps après. ‑ Le travail ici était dur pour les hommes, mais les gradés étaient heureux, aussi j’y serais resté tant et plus. De plus, étant considérés comme troupes du front nous touchons davantage de nourriture qu’à Choisy. Comme nous n’avons pas le choix, il nous faut suivre les ordres que l’on nous donne, que l’on soit bien ou mal.

Je vous adresse mes vœux de bonne et heureuse année et de bonne santé pour 1918. Peut-être que ce sera l’année du retour, ce n’est pas encore sûr.

Vous pourrez à nouveau d’ici quelque temps faire prendre l’air à mes effets en les sortant par une belle journée.

Je vous embrasse de tout mon cœur. — Votre fils dévoué ‑ H. Moisy

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