17 – 19 décembre 1917 : construire un réseau de fil de fer et un abattis sous la neige



Le lundi 17 décembre 1917
Nous quittons Choisy-en-Brie à 6 h et nous allons à pied à La Ferté-Gaucher où nous embarquons à 10 h. Il y a, du 144ème, une compagnie de 225 hommes, commandée par le lieutenant Bachet, commandant la 35ème, lieutenant Morelle, sous-lieutenant Andrieu ; et une compagnie de 225 hommes du 43ème d’infanterie, commandée par le capitaine Clergironnet. Le capitaine Vincenti, du 43ème [d’infanterie], commande ce bataillon de travailleurs. Nous passons à Esternay, Sézanne, Fère-Champenoise, Epernay.

 

Nous débarquons à Germaine à 15 h 30. Nous nous rendons à pied à Verzy, à 18 km, en passant par Ville-en-Selve, Ludes, Mailly-Champagne et Verzenay, nous arrivons à 22 h, les routes sont couvertes de neige et de verglas et la marche est très pénible. Des camions automobiles ont amené nos sacs. Les deux compagnies sont logées dans les grandes caves de la maison Mumm, de Reims ; il y a des paillasses pour tout le monde et quelques couchettes. Malgré le temps très froid, la température est douce dans la cave, mais il nous faut de la lumière jour et nuit.
Le mardi 18 décembre 1917
Nous avons repos toute la journée, en attendant l’organisation des travaux. Je visite le village de Verzy que j’avais quitté le 16 mars dernier pour aller à Choisy[-en-Brie], il n’y a presque pas de changement et le village est à peu près intact. Nous sommes à environ 6 km 500 des premières lignes et nous apercevons l’éclatement des obus sur les crêtes en face et sur le Mont Cornillet. Je vais chez Mme Dernelle chez qui j’avais logé au mois de mars. Notre popote est installée chez Mme (X…), route de Villers-Marmery. Il y a : l’adjudant-chef Soulage, l’aspirant Vitrant, le sergent-major Fontaine, les sergents Crespon, Rouvier, Calipe, Conter, de Camaret et moi, le caporal-fourrier Dereux, et deux sergents du 3ème génie : Benoît et Baillon. Nous sommes très bien à tous points de vue. Je vais voir le cantonnement de la maison Pommery où j’avais logé autrefois. Notre travail va consister à faire un réseau de fil de fer et faire un abattis de 30 mètres en avant. Il y a une compagnie de chacun des 24 bataillons d’instruction de la IIIème armée, nous sommes ainsi plus de 4000 dans la région de Reims. La cuisine roulante est installée à l’entrée de la cave. Pour la correspondance, nous avons le secteur 79, le Trésor-et-Postes est à Mailly[-Champagne]. Le sous-intendant est à Villers-Allerand.
Le mercredi 19 décembre 1917
Nous allons dans l’après-midi commencer les travaux dans la Forêt de la Montagne de Reims, près de la Maison Forestière de La Charmoise, le 144ème à l’ouest de la route de Louvois, le 43ème à l’est. Une dizaine d’aéroplanes survolant les lignes sont bombardés par l’artillerie.

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