30 janvier 1917. Nous vivons dans l’attente anxieuse de voir de nouveau s’écrouler notre frêle château de cartes en tôles ondulées



30 janvier 1917. Aïn Leuh

Nous vivons dans l’attente anxieuse de voir de nouveau s’écrouler notre frêle château de cartes en tôles ondulées. Malgré la bourrasque il a tenu bon, cette nuit. Cependant les temps sont durs. Il faut vivre de la vie de sape que nous menâmes pendant si longtemps en France. Plus d’obus, du vent ! L’obscurité dans nos petites chambres sans fenêtres ; la pluie par les joints disjoints des tôles du toit, des rondins pour soutenir ce qui reste de nos murs, une bougie pour éclairer notre infortune. Et par-dessus le marché, je me suis déchiré un muscle de la cuisse en soulevant les lourdes laves destinées à consolider nos murailles trop légères. Et les médecins parlent de m’évacuer pour que j’aille me faire recoudre ça dans un hôpital de l’arrière. Je verrai demain ce qui en est de ma cuisse.

  • Facebook
  • Twitter
  • Delicious
  • LinkedIn
  • StumbleUpon
  • Add to favorites
  • Email
  • RSS
Cette entrée a été publiée dans Un Goncourt dans la Grande Guerre, avec comme mot(s)-clef(s) . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à 30 janvier 1917. Nous vivons dans l’attente anxieuse de voir de nouveau s’écrouler notre frêle château de cartes en tôles ondulées

  1. ponsard patrice dit :

    gaie, gaie la vie à Aïn-Leuh…
    Mais bon, le vent pour désagréable qu’il soit, est quand même moins meurtrier que les obus de 155, les crapouillots ou les  » marmites » dont on bénéficie en premières lignes sur le front occidental…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>