27 avril 1916. Mittlach pendant toute la matinée s’est vue sévèrement marmitée



27 avril 1916.

Mittlach pendant toute la matinée s’est vue sévèrement marmitée. C’est son premier bombardement sérieux. Assis à l’ombre tiède d’un pin rose du Sillacker, j’assiste à la chose en amateur qui se sent bien à l’abri. La première maison touchée est celle des brancardiers du 30ème chasseurs : le feu prend à l’intérieur et je vois les chasseurs s’éparpiller alentour comme des fourmis autour de leur fourmilière quand un passant brutal la bouscule d’un coup de botte. Puis les marmites, -des grosses-, attaquent le cœur du village. La belle maison d’école (l’ambulance) en reçoit deux en plein visage. Les sous-officiers des chasseurs profitant du soleil ont quitté leur popote, la maison en face de l’école, pour déjeuner dans la prairie voisine sous les cerisiers : bien leur en a pris : la maison est traversée de part en part par une énorme marmite. Un vieux bonhomme d’Alsacien est tué dans le mauvais abri où il s’était réfugié. Un lieutenant du 30ème a l’épaule fracassée. Et cinq mulets gisent dans une écurie.

Mais il fait beau, les insectes vrombissent autour de moi, je sifflote Sur les bords de la Riviera et les obus qui me survolent m’accompagnent en basse.

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