15 mars 1916.
Dans l’après-midi, de 14h à 15h30, bombardement de la Schlucht par obus de 150. Nous en avons reçu aujourd’hui 82, la plupart bien placés : sur la route, sur le chalet Hartmann, sur l’hôtel à 3h50, sur l’hôtel du Cheval Blanc, sur l’abri qui nous sert de chapelle. L’un d’eux tomba sur le sentier de ma baraque, coupant encore un sapin. Ce tonnerre a chassé les mésanges et les pinsons qui m’égayaient depuis deux jours de leurs fraîches chansons. Mais j’ai le vrombissement des éclats qui font vrrrrffftt ! vrrrrffftt !… Ploc ! comme ces gros bousiers qui volent aux soirs d’été et qui viennent briser leur vol maladroit contre les grillages des jardins…