5 mars 1916. Alors qu’à Verdun c’est l’Enfer, en Alsace c’est le Paradis



5 mars 1916.

Il est impossible de dire l’étrangeté de cette guerre de secteurs. Alors qu’à Verdun c’est l’Enfer au-delà de toute imagination, en Alsace c’est le Paradis, un Paradis couvert de duvet d’ange. Il neige d’une façon ininterrompue depuis hier soir, une neige fine, obstinée qui en 24h augmente de trente centimètres la couche déjà énorme de neiges précédentes.

Evènement tout local, nous quittons la popote Florence. Ce bon vieux maniaque de commandant trouve, je crois, les artilleurs trop bruyants et se contentera désormais de la compagnie de trois fantassins. La nouvelle popote-artillerie (commandant Delamare, Bréhier, Loedlein et moi) s’installe dans le cantonnement de la batterie, et confortablement : de ci de là des fauteuils d’osier sont glanés et ornent la petite pièce où nous mangeons dans la baraque où Bréhier a sa chambre et son bureau.

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