20 décembre 1915.
Nous nous préoccupons beaucoup de l’offensive allemande annoncée. La note ci-contre indique l’état d’esprit des états-majors. Ces gaz asphyxiants sont obsédants. Toute l’armée est inondée de notes relatives aux précautions à prendre contre ces gaz. L’infanterie comme l’artillerie font des exercices quotidiens d’utilisation des masques et des appareils anti-asphyxiants.*
Où se fera l’offensive en question ?
Et se fera-t-elle ?
Des obusiers de 370 sont arrivés à Thann. Une abondante artillerie lourde est venue renforcer la déjà très abondante artillerie lourde de cette région. Je pense qu’il faut déduire de ces mouvements que l’ennemi tentera une fois de plus son attaque dans le secteur d’Ypres et que nous la contrebalancerons en Alsace, et plus particulièrement devant Altkirch et Mulhouse où l’absence de neige donne plus de liberté à une action que dans notre secteur. Outre les canons et l’infanterie, des groupes nombreux de brancardiers et de médecins se dirigent vers la vallée de la Thür ; ces gens-là ne se déplacent pas pour rien…
Maurice Bedel, un futur Goncourt raconte sa Grande Guerre.
pourtant pas encore très efficaces le matériel anti-gaz, les perfectionnements sont en cours, nos chimistes y oeuvrent sans hâte excessive…
Du côté des Boches, on est plus avancé, comme d’habitude, avec des chimistes sans doute plus en pointe que les nôtres dans leurs recherches…
Et puis hélas, ce sont quand même eux les « inventeurs « de ces pourritures de gaz de combats…