8-14 août 1915 : comme j’espère m’en aller bientôt en permission, j’aimerais que ma bicyclette soit en état de servir



Le dimanche 8 août 1915
La compagnie étant en réserve du 2ème bataillon fait toutes les corvées de matériel et de tranchées. Il y a eu une petite attaque au 3ème bataillon. Vu aéros et Taubes. Retour des permissionnaires du premier départ. Nous sommes tous logés dans des abris-cavernes à 5 ou 6 mètres sous terre et à l’abri du bombardement. Nous continuons à creuser ces abris et nous posons un réseau de fil de fer en avant de la tranchée, sous la direction du génie.


Le lundi 9 août 1915
Continuation des travaux. Vu aéros et Taubes. Les soldats Castagnet et Lainé sont blessés par un obus. Temps chaud et orageux.
Le mardi 10 août 1915
Corvée de tranchée en 3ème ligne derrière la 8ème compagnie, matin et soir. Canonnade allemande sur le Ravin Sec. Temps nuageux et très chaud.
Le mercredi 11 août 1915
Même corvée qu’hier. Bombardement français et allemand. Lutte d’aéroplanes à 19 h. Temps chaud et sec. Nous souffrons de la soif.
Mercredi onze août 1915 – 14 heures

Mon cher père,

Comme j’espère m’en aller bientôt en permission je tiendrais à ce que ma bicyclette soit en état de me servir. Je vous avais dit plusieurs fois de dire à Eugène qu’il s’en serve pour entretenir le caoutchouc, je l’avais aussi écrit à Eugène, je ne sais pas s’il a suivi mon conseil. En tout cas si elle n’a pas roulé depuis mon départ, il serait bon qu’elle roule un peu avant mon retour car je ne compte pas marcher beaucoup à pied pendant ma permission. Après treize mois que je n’aurai pas fait de bicyclette, je vais en  avoir perdu l’habitude. – Puisque vous ne logez plus de soldats je vais pouvoir goûter la tranquillité pendant quelques jours. Ce sera vers la  fin du mois comme je vous l’ai déjà écrit, mais je ne peux pas encore préciser davantage. Tout dépend des évènements.

Je suis bien tranquille pendant la période de tranchée qui vient de s’écouler en ce moment. Dans la journée, je dirige des corvées et des travaux, mais j’ai toutes mes nuits tranquilles. Je suis à 600 m des tranchées allemandes et il y a deux lignes françaises en avant de moi.

Nous faisons maintenant huit jours de tranchées et huit jours de repos au lieu de six.

Vous penserez spécialement à mes effets et mes chaussures que je serai heureux de reprendre pendant quelque temps. Je pourrai me rendre compte de votre bonne administration pendant mon absence.   Ma santé est très bonne. Le temps est très chaud et orageux. Mon cher père, je vous assure de toute mon affection. ‑ Votre fils‑H. Moisy
Le jeudi 12 août 1915
Mêmes travaux. Une mine a sauté à la gauche du 131ème Canonnade des deux côtés. Temps humide.
Le vendredi 13 août 1915
Mêmes travaux. Les boyaux sont pleins de boue et d’eau. Troisième départ de permissionnaires à 1 h. Canonnade. Temps humide.
Le samedi 14 août 1915
Corvées de fil de fer en avant de notre tranchée, toute la journée. A 16 h arrive l’ordre de relève et nous rendons les outils. Nous quittons les tranchées à 22 h, en passant par la route Marchand et Lachalade. Temps pluvieux.

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Une réponse à 8-14 août 1915 : comme j’espère m’en aller bientôt en permission, j’aimerais que ma bicyclette soit en état de servir

  1. pponsard dit :

    espérons que le nommé Eugène aura fait rouler la bicyclette d’Henri Moisy, de façon à ce qu’il profite sereinement de sa perm’ avec un engin en état de marche !

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