9 avril : Paul Pourcelot est mobilisé



Paul Pourcelot était d’une famille de cultivateurs, à Passefontaine dans le Doubs quand il a été mobilisé à 18 ans, de 1915 à 1919. Il a traversé toute la guerre avec une blessure. Il a été gazé trois fois. Il a reçu trois citations, la médaille militaire et le droit au port de la fourragère avec écusson du 122e RI. Il est devenu cultivateur.

Ces documents nous ont été transmis par son fils, Léandre Pourcelot, médecin à Tours.

Paul Pourcelot

Paul Pourcelot

 

Mobilisation de la classe 1916 (8 avril 1915)
La guerre contre l’Allemagne fut déclarée le 2 août 1914 ; et celle-ci avança le départ de notre classe (la classe 1916), et après avoir profité très peu du temps des fêtes de la conscription, je partais le 9 avril 1915 pour rejoindre le 60e R.I. à Besançon.

Nous fumes conduits en voiture à la gare d’Avoudrey par Gaiffe Emile et nos voyages en voiture et chemin de fer se firent à souhait.

A la gare de la Mouillère, des gradés du dépôt nous attendaient et avaient mission de nous emmener, mais nous passons outre et allons déjeuner en ville (dans la grand-rue). Vers 16h après avoir assez bien fêté, nous nous séparons, les uns rejoignent l’infanterie d’autres l’artillerie ; à 16h30 nous passons la grille de la Caserne Charmont et après avoir donné nos fiches d’appel au corps, nous sommes affectés par compagnies, et avec Georges Bôle je vais à la 30e Compagnie.

Nous attendons notre placement dans les chambres jusqu’à 20h, et à 20h30 des premières classes (soldats) de la classe 1915 nous placent dans les chambres et nous montrent notre matériel ; comme camarade de connaissance dans la chambrée je n’avais que Bôle Georges et le lendemain matin quand le réveil sonna et que le caporal chef de chambrée nous dit de nous lever, je compris que nous étions soldat et qu’une nouvelle vie allait commencer avec de plus ou moins brusques variations.

Huit jours se passent assez bien et je ne fus victime que d’une corvée de balayage pendant laquelle je réussis à soustraire le balai dont on m’avait doté pour la circonstance, au profit de ma chambre, ce qui me valut une bonne note du chef de chambrée.

Deux jours après, j’étais inscrit comme élève caporal, mais je n’assistai jamais aux réunions spéciales et théories ; ce jour nous fumes vaccinés sans succès contre la variole.

Le 25 avril je me fais porter malade pour angine et après avoir passé la visite du médecin major, je sus à quoi m’en tenir sur les visites médicales passées au régiment : le major me demandant l’objet de ma visite me dit que pour un motif semblable, si je revenais, je serais puni et, après m’avoir ordonné un gargarisme, me dit de revenir le lendemain si cela n’allait pas mieux.

Pendant un mois tous les samedis nous reçûmes une piqure anti-typhoïdique ce qui porta à quatre le nombre des injections que nous reçûmes à Besançon.

Un dimanche étant commandé de corvée de réfectoire, j’oubliai de rentrer pour nettoyer (ceci est la faute de la bonne compagnie dans laquelle je me trouvais) mais le lendemain le sergent de semaine me fit appeler et me dit que le réfectoire n’avait pas été fait, et que j’aurais pour 20 jours à laver les plats à la cuisine : enfin je ne répondis rien et à midi je fis connaissance avec mon nouveau travail et surtout avec les cuisiniers ; j’en fus pour quelques litres de vin blanc et ensuite tous les jours je venais manger à la cuisine. Ce fut ainsi que se passa ma punition ce qui est assez agréable.

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