4 avril 1915. Pâques. De Saint Amand à Saint-Julien (Marne)
Ce matin départ brutal de notre joli Saint-Amand pour le terne Saint-Julien. Vingt-six kilomètres sous une pluie continue qui nous trempe et nous alourdit. Pâques joyeuses !… Pendant une halte de vingt minutes nous mangeons sur une tranche de pain molle et détrempée une tranche de la bonne langue fourrée que j’ai rapportée de Troyes.
Que va-t-on faire de nous ?
Saint-Julien est une partie de l’interminable chapelet de maisons qui s’étend de l’Epine à Somme-Vesle sur dix kilomètres de longueur. Les Marocains sont au village voisin, à Courtisols. Nous sommes à quinze kilomètres de Châlons.