7 mars 1915. Canonnade furieuse sur le front vers Perthes



7 mars 1915. Saint-Etienne-au-Temple

Canonnade furieuse sur le front vers Perthes, de 7h à 10h. Des convois d’obus passent. Il pleut.

Le canon tonne et le merle siffle. Le printemps vient. Les rosiers de la cure où j’habite ont de minces feuilles d’un vert tendre. Ils n’ont plus guère de branches les rosiers de la cure. Les troupiers les ont brisées, les chevaux affamés les ont mangées. Dans les vergers les pommiers, les pruniers, les cerisiers n’ont plus d’écorce : les chevaux l’ont également mangée. Le printemps vient dans un décor de mort. Des herbes poussent sur le marbre des cheminées, de l’avoine germe sur l’évier des cuisines. Cet été, quelle poussée d’orties entre ces quatre murs qui furent des murs ornés et tièdes d’un salon !

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