23-26 février 1915 : un homme a tué un Allemand qui coupait du bois au fond d’un ravin

Le mardi 23 février 1915
Nous avons pour nous abriter des cabanes humides et tellement basses qu’on ne peut y rester qu’assis. Nous allons passer les nuits dans une tranchée inoccupée se trouvant au-dessus d’un ravin ; nous continuons à creuser et nous plaçons des fils de fer barbelés. La première ligne est à environ 100 m plus en avant. Canonnade et fusillade. Le temps est très froid, il tombe de la neige.

Le mercredi 24 février 1915
Je vais avec une corvée chercher du matériel à la Pierre-Croisée. En passant auprès du cimetière de la cote 263, nous voyons une cinquantaine de morts qui ne sont pas encore enterrés. Nous travaillons dans une tranchée de 2ème ligne de 18 h à 24 h.
Le jeudi 25 février 1915
Nous ne travaillons pas pendant le jour. A 18 h nous quittons notre tranchée de réserve pour aller remplacer la 7ème compagnie en première ligne. Nous passons la nuit dehors dans la tranchée. Canonnade française.
Le vendredi 26 février 1915
Nous n’avons pas d’abris et nous restons continuellement dans la tranchée. Un homme de mon escouade a tué un Allemand qui coupait du bois dans le fond d’un ravin, entre les premières lignes. Deux de ses camarades l’ont emporté sur leurs épaules. Violente canonnade française. Le temps est très froid et sec.

Le samedi 27 février 1915
Je vais au petit poste la nuit. Nous quittons les tranchées de première ligne à 3 h, remplacée par le 82ème de ligne. Nous venons au repos à la Pierre-Croisée, dans des cabanes en terre. Nous allons en corvées toute la journée. Nous pouvons faire du feu dans nos abris et nous allons couper du bois aux environs.