1er – 3 février 1915 : Henri Moisy se prépare à remonter au front



Le lundi 1er février 1915
A 13 h, revue du régiment par le général de brigade, dans un pré auprès de la gare des Islettes.

Le mardi 2 février 1915
Rassemblement de la compagnie à 7 h auprès du cantonnement. Repos l’après-midi.
Le mercredi 3 février 1915
Revue d’armes par le capitaine à 10 h. Rassemblement de la compagnie à 14 h. Le capitaine Arguieff nous donne des ordres et des instructions pour la prochaine période de première ligne. Le 2ème bataillon quitte les Islettes à 22 h.
Le mercredi 3 février 1915 – 15 heures
Mon cher père,

Après avoir passé six jours aux Islettes au repos nous allons repartir sur le front pour une semaine sans doute. Si c’est comme la dernière fois ce sera dur mais pas trop dangereux, il n’y avait pas eu un seul blessé. Les combats se continuent pourtant très violents, le canon français (la grosse artillerie) tonne continuellement le jour et la nuit, ça fait trembler les vitres jusqu’aux Islettes, à dix kilomètres en arrière. Les canons allemands répondent mollement, quelquefois pas du tout. Nous avons maintenant la supériorité en artillerie, ça nous donne confiance dans le combat.

Après une période de temps très froid, le temps s’est radouci et il fait bon maintenant, seulement il y a beaucoup de boue, chose que nous n’avions pas vue depuis une dizaine de jours. Je pense que les grands froids ne reviendront pas maintenant que les jours ont augmenté d’une heure.

Je me porte bien, mes pieds sont en très bon état et j’ai bon appétit. Pendant que j’ai été au repos j’ai toujours mangé du pain de boulanger, j’ai bu du vin blanc et quelquefois du rhum. On pouvait se procurer de tout dans ce pays-là.

J’ai reçu hier soir une lettre de Me Parfait.

Je vous envoie encore des cartes postales qui m’embarrassent et que vous conserverez. Vous me direz si vous avez reçu les autres que je vous ai envoyées par deux fois.

Dans quel état sont les plantes qui sont dans les chambres ?

Vous taillerez, s’il vous plait, tant bien que mal, le rosier qui est à l’escalier.

Je viens de recevoir à l’instant un colis de chocolat de Me Parfait.

Je vous embrasse de tout mon cœur. ‑ H. Moisy

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