3 novembre 1914. Mais le silence n’a pas duré…



3 novembre 1914. Ménil-aux-Bois-

Mais le silence n’a pas duré…

A 3h, j’étais en visite avec des officiers du 85ème. Sur une place sablée de leur village en sapins nous prenions un Pippermint. L’air était doux, les cigarettes faisaient des ronds bleus qu’aucun souffle de vent ne brisait…

Brrroum, brrroum, brrroummm ! broubrou broubrou roumm! Brou brou brou brou brou broum !

Encore une de ces dégelées sur Sampigny et sur Mécrin !

En dehors de ce banal solo de grosses caisses, rien de saillant dans cette journée… Toutes les feuilles maintenant sont tombées ; les routes sont défoncées, boueuses ; des nuées de corbeaux s’abattent sur les champs ; à 4h il fait nuit…

Voilà l’hiver.1

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Bedel a collé un télégramme, adressé au commandant : « Prière de vouloir bien examiner discrétement si un prêtre qui a dû arriver à Ménil à 15h30 est bien le curé de cet endroit ». Bedel a donné un titre à ce télégram- me : « La hantise de l’espion. » (Il s’agissait de l’aumônier botté de la 1ère ambulance du 8ème corps.)

 

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2 réponses à 3 novembre 1914. Mais le silence n’a pas duré…

  1. Minieri dit :

    Marguerite Jourdan, jeune infirmière de « l’Union des Femmes de France », embarquée sur le Front d’Orient en 1915, sur le navire-hôpital « Le Sphynx », ou elle périt en mer aux côté de marins, de malades et invalides de Guerre.

    Eugène Désiré Têtu, jeune père de famille et paysan originaire de Touraine devenu obusier dans l’infanterie lourde et incorporé comme soldat de 1ière classe à la 6ième section munitions sur les Fronts d’Occident dans la Somme, la Marne, l’Argonne, Verdun…puis mobilisé sur le Front d’Orient embarqua à Toulon vers Le Pirée en Salonnie, Macédonie puis aux Dardanelles. Il sucombera plus tard à une pneumonie foudroyante près des siens.

    Et combien d’autres anonymes tourangeaux et de françaises périront sur les différents Fronts d’Orient en 1915…en 1919…en 1921…en 1926 alors que l’Armistice de la GG en France fût proclamé définitivement en 1918 ! Clémenceau, dira moquant « les poilus d’Orient, sont des jardiniers de Salonique » ! pourtant ils seront plus de 300 000 français incorporés dans les régiments de légionnaires, de zouaves, de coloniaux, de cavaliers, d’infanterie, de fantassins, d’artillerie, d’aviateurs, d’escadrilles, de marins et de personnels de Santé à combattre les troupes austro-hongroises, les troupes ottomanes, les bandits « comitadjis », les « tchétés »… plus de 70 000 français tomberont aux Champs d’honneurs, périront en mer, mourriront de paludisme, dyssentrie, de malaria, de typhoides, du choléra, de la grippe espagnole, de maladies vénériennes et de famine !. Nos arrières arrières arrières Grand-pères d’Orient, embarquant depuis les ports du Havre, à Marseille, à Toulon, à Corfou, à Bizerte, à Odessa, au Pirée, à Constantine, à Mer- EL-Kébir ont connus cette terrible « route de Salonique » ou les navires français et anglais, furent nombreux à se faire torpillés par les sous-marins allemands ! ils connurent aussi l’enfer des innombrables lieux de « repos éternels » ou comme à l’ossuaire de Zeitenkick ou 1222 soldats coloniaux métropolitains et sénégalais moururent, reposant au côté de 3985 autres coloniaux malgaches, antillais, mélanésiens, algériens….!, mais aussi sur le autres théâtres oubliés de la Slovénie jusqu’en Syrie: Péninsule balkaniques, Gréce, Crête, ïles Egéenes, Samos, Albanie, Turquie, Turquie orientale, Italie du Nord, côte Almaphiténe, Roumanie, Bulgarie, Serbie, Monténégro, Bosnie, Crimée, en Bessarabie, en Chalcidique, Hongrie, Cilicie, Russie orientale, Carpates, transylvanie, Dardanelles…!.Nos livres d’Histoire ne nous enseignant plus les batailles d’Orient dès 1915: Nivica, Skopje (USKUB),
    Bittola (Monastir), Vieles, Dardanelles, Kénakli, Macédonie, Satruma, Salonique, Pirée, Gallipoli, Sédul, Florina, Dobropol, Doiran, Topcin, Carpates, Alexandrette (Isken-Derun), Rapesh, Durres (Durrazo), San-Pietro, Vido, Prespa, Crimée, Dobropolje, Sokol, Prilep, Constantra, Struma, Vardar, Govino, Ipsos, Nalona, Koriza, Erseck, Péristéri, Larissa, Antep, Angora, Gazintep, Cilicie, Bessarabie, Kalamak, Sofia, Corfou, Gastouri, Zeitemli, Bucarest, Slobezia, Belgrad, Istambul, Biograd, Ferikoy, Soddul-Bahr, Polykastron…ou tant de français des Armées du Danube, de Hongrie, du Corps d’occupation de Constantinople, de légionnaires d’Orient et armées du Levant sont morts avant et après Mars 1919 ! ou des marins français ce sont mutinés, refusant de tuer des bolchévicks russes !. Nos soldats des tranchées d’Orient de 1915 à 1926 sont les Grands oubliés de l’Histoire tout comme ceux des campagnes napoléoniennes expeditionnaires en Italie, au Mexique, en Algérie et conflits de 1870-1871 avec le Régiment de la Loire dont peut de tourangeaux connaissent l’existence même et le rôle important qu’il put avoir, tout comme les vétérans de 1871 ayant fait les tranchées de 1914, Gallieni à eue sa revanche mais au prix de combien de morts, d’internés, de déportés et de mutilés, combien de familles, de jeunes femmes, d’enfants meurtris à jamais dans cette Guerre ou même les Australiens, Néo-Zélandais et Mélanésiens, Centre-Africains…ont périt trés trés loin des leurs pour nous sauver !. A quand un Mémorial des Soldats et Marins français et tourangeaux morts et ayant combattus en Orient de 1915-1921, Histoire de leurs rendre enfin tant de temps après les Honneurs qu’ils méritèrent tant !?

    • Patrice PONSARD dit :

      c’est vrai, l’hommage et la reconnaissance que l’on doit aux combattants de l’Armée d’Orient est bien discret, presque évanescent, et pourtant comme le dit Minieri les combats y furent très rudes et meurtriers, les conditions sanitaires déplorables, etc
      L’un de mes oncles a combattu en Orient, dans les chasseurs à pieds, puis au service du chiffre à l’EM de Franchet d’Espérey comme capitaine, il parlait d’une guerre pénible , de peu de reconnaissance mais aussi de quelques bons côtés…
      Sans doute l’anathème lancé par Clémenceau sur les  » Jardiniers de Salonique » et sa haine tenace de Maurice Sarrail
      qu’il a fait rappeler sur le front occidental ne sont pas étrangers à cette injustice…

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