23 septembre 1914. Ste-Barbe
Joli matin d’automne. Je traverse à cheval les belles forêts de Baccarat. Je rencontre le lieutenant Boby. Je vais admirer avec lui les emplacements des batteries lourdes allemandes qui se trouvaient en plein bois, au fond des ravins. L’on voit encore, aux mille branches brisées, le parcours des gros obus au départ. Chaque emplacement porte deux abris entièrement constitués de ces paniers à obus qui ressemblent aux tubes à parapluies des voitures.
Le canon tonne, tout proche.
Allons bon ! Mon ordonnance arrive essoufflé à ma recherche : « Mon lieutenant, il faut rentrer immédiatement à Deneuvre. Paraît que le bataillon fout le camp. » Mon ordonnance parle le langage militaire.
Où allons-nous ?
7h30 soir. Notre bataillon est chargé de repousser l’ennemi qui occupe la région d’Ancerviller, au S-O de Blâmont. Départ cette nuit à 2h.
il n’y a pas que la brave ordonnance du vaillant lieutenant Bedel d’essoufflée…
Les bataillons chargés de repousser l’Allemand le sont aussi et malheureusement ils n’auront pas la force de repousser l’ennemie très loin… Nonobstant la » course à la mer » , celui-ci va s’installer tranquillement un peu plus haut dans le pays , de manière quasi inexpugnable et pour longtemps hélas !
oops…Ordonnance: logiquement au féminin selon le Larousse, mais en matière militaire le plus souvent au masculin…
Donc « essoufflé » et pas » essoufflée » !
Merci !