18 juin 1918. Nous avons à déjeuner le colonel-médecin Harry-J. Ford



18 juin 1918.

Nous avons à déjeuner le colonel-médecin Harry-J. Ford, Chief Surgeon of the 5th A.C.V.S.

Invité pour midi, il arrive à 13h. Il ne s’excuse pas, incline la tête vers le médecin-inspecteur Lapasset, s’assied et entame vivement le brochet magnifique qu’on lui présente.

Il vient de Remiremont où se trouve l’état-major de son corps d’armée. « Avez-vous fait bon voyage ? » lui demande le médecin-inspecteur en manière de politesse. Alors seulement nous nous apercevons qu’il ne saisit ni ne parle pas un traitre mot de français. Nous sommes deux, Lemierre et moi, à ânonner douze mots d’anglais avec lesquels il va falloir, pendant une heure, faire tous les frais d’une conversation rendue nécessaire par le silence gêné de tous.

Le colonel Harry-J.Ford a trente-cinq ans, un profil d’aigle, un appétit considérable et des idées simples.

Il ne parle ni du droit et de la justice des peuples, ni de la Sauvagerie allemande, ni de la fin de la guerre. Il ne parle que de choses immédiates et pratiques. Il parle de ses Field Hospitals, de ses Sanitary Trains, de ses surgeons… Sa parole est sans fleurs et sans couleur. Les propos du médecin-inspecteur paraissent, auprès des siens, surannés, vieillots et portant perruque. Ces deux hommes-là ne peuvent s’entendre.

Le premier répond à la troisième, le second à la quatrième des quatre fameuses propositions américaines :

« Celui qui ne sait pas et qui ne sait pas qu’il ne sait pas, est un imbécile. Tuez-le.

Celui qui ne sait pas et qui sait qu’il ne sait pas est un ignorant : instruisez-le.

Celui qui sait et qui ne sait pas qu’il sait est un rêveur : éveillez-le.

Celui qui sait et qui sait qu’il sait est un fort : imitez-le. »

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18-20 juin 1918 : l’artillerie allemande déclenche, sept tués



Le mardi 18 juin 1918
Violente canonnade de 3 à 4 h vers Vauquois. Nous étions tous couchés, sauf la sentinelle. Nous nous mettons en tenue aussitôt et nous sortons de nos abris. Ce n’est que poussière et fumée sur la butte de Vauquois où tire l’artillerie allemande. Après une heure de bombardement le tir s’arrête et nous entendons l’éclatement des grenades. Quelques temps après nous apprenons que c’est un coup de main allemand sur le secteur de la Division qui est à notre gauche, et en face du 333ème R. I. Nous redescendons dans nos abris et nous faisons un exercice d’alerte à 9 h. Le temps est nuageux et il tombe des giboulées de grêle. Travail de 20 à 23 h.

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12-17 juin 1918 : de retour à proximité des premières lignes



Le mercredi 12 juin 1918
Repos toute la journée. Préparatifs de départ. Nous changeons de secteur. Nous quittons les abris de Vignéville à 20 h et nous allons près d’Avocourt, à environ 6 km à l’ouest du Mort-Homme. Le 6ème bataillon est en 1ère ligne et relève le 52ème régiment italien. La 22ème compagnie est en réserve à la lisière nord de la forêt de Hesse, près de la source de la Buante, logée dans des abris souterrains, par sections éloignées les unes des autres.

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10 et 11 juin 1918 : au repos à Vignéville



Le lundi 10 juin 1918
Mon bataillon (le 6ème), qui était depuis le 7 juin à Esnes et à la cote 304, vient au repos aux abris de Vignéville. Orage. Petite pluie fine.

Le mardi 11 juin 1918
Le Médecin-chef du régiment a quitté le Mort-Homme et est à Sivry-la-Perche en attendant le changement de secteur. Je quitte l’infirmerie régimentaire à 19 h et je rejoins ma compagnie qui est à Vignéville, aux abris d’Artois. Des soldats tchèques sont arrivés au régiment le 7 juin, il y en a douze à ma compagnie. Temps très chaud.

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9 juin 1918 : les Allemands avancent toujours



Le dimanche 9 juin 1918
Je vais à la messe de 7 h dans l’église de Sivry-la-Perche (+) et à 9 h. V[êpres] à 14 h. Je prends un bain-douche à 8 h. Le 5ème bataillon qui était ici au repos depuis cinq jours va aux abris Normandie au bois de Béthelainville. Je vois le caporal Destribas que j’avais connu en 1915 au 131ème, 5ème compagnie. Il ne reste plus de troupe à Sivry-la-Perche et le village est désert le soir. Continuer la lecture

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