8 – 10 mai 1915 : retour dans les tranchées de la cote 285



Le samedi 8 mai 1915
Nous quittons le camp à 2 h pour aller aux tranchées de la cote 285, secteur du Centre, où nous arrivons à 4 h 30. Il y a deux sections en première ligne et deux sections en seconde ligne. Je suis en première ligne. Les tranchées allemandes sont à environ 60 m des nôtres. Le secteur est calme toute la journée.

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7 mai 1915. Journée de paix et de repos.



7 mai 1915. Verdun (Hôpital St Nicolas)

Journée de paix et de repos. Aucune nouvelle du régiment.

Le communiqué parle d’une « attaque allemande précédée d’une violente canonnade à la tranchée de Calonne, attaque qui a été repoussée. Nous avons maintenu nos lignes intactes. »

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6 et 7 mai 1915 : je serai bien heureux de voir mon jardin en ce moment



Le jeudi 6 mai 1915
Il tombe des obus autour de nos abris et le soldat Lioret, de ma demi-section, est grièvement blessé. Orage, canonnade presque toute la journée. Nous ne faisons aucune corvée depuis trois jours. A 14 h nous changeons d’emplacement, et nous allons plus à gauche, dans celui de la 8ème compagnie. Je passe la nuit assis sur mon sac.

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4 et 5 mai 1915 : tout doit pousser à Bourgueuil, la vigne, les haricots, les petits pois



Le mardi 4 mai 1915
Je vais visiter le cimetière des Meurissons. Nous avons repos toute la journée. On nous lit des instructions du général concernant le secteur d’Argonne. Le capitaine Arguieff, commandant ma compagnie, est promu chevalier de la Légion d’Honneur. Orage et pluie.

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3 mai 1915 : la forêt de l’Argonne reprend toute sa beauté



Le lundi 3 mai 1915
Distribution de dons envoyés aux armées par les enfants des écoles de Paris. Je vais, l’après-midi, avec une cinquantaine d’hommes, en corvée au dépôt de matériel de la brigade, vers la Pierre-Croisée, pour apporter des grands panneaux au 4ème de ligne qui est en première ligne à l’Etoile. Nous passons en plein jour et à découvert sur le plateau de Bolante, les Allemands ne peuvent pas nous voir, les premières lignes étant dans le Ravin des Meurissons. Le sergent Chrétien, de la 1ère section, est nommé sous-lieutenant.

Le lundi trois mai 1915 ‑ 11 heures

Chère Eugénie,

Depuis hier matin je suis au repos. Nous avons quitté les tranchées de la cote 263 et nous sommes sur le plateau de Bolante. C’est un bon repos, nous n’avons rien à faire, seulement nous ne sommes pas loin de la première ligne, environ 800  mètres, nous sommes en réserve du régiment qui s’y trouve.

Je suis logé dans une jolie petite cabane sous terre avec les deux autres sergents de la section. Il y a une bonne cheminée et hier soir nous avons fait du feu pour faire bouillir nos flanelles afin de les laver plus facilement. Comme linge, on nous distribue des chemises et des caleçons, mais jamais de flanelles, c’est pourquoi nous sommes obligés de les laver. Dans notre misère, nous avons encore la chance de trouver de l’eau un peu partout, des sources qui sortent de dans le roc, où l’eau est très bonne. Nous pouvons ainsi nous désaltérer, nous laver et laver notre linge.

Je me porte toujours à merveille, je bois du vin, de l’eau-de-vie, et depuis huit jours j’ai commencé à fumer sans que l’estomac me fasse mal en aucune façon. C’est extraordinaire.

Je viens de recevoir à l’instant les deux colis que vous m’avez expédiés le 18 avril. Ils contenaient : 1 bouteille de vin, 1 bouteille d’eau-de-vie, beurre, camembert, figues, noix, oranges, saucisson, pâté, bonbons, petits-beurre, papier et enveloppes, crayon, porte-plume, plumes, etc…

Je te remercie et je vous remercie tous de votre envoi. J’en ferai bon emploi, et au moment où j’écris le vin est déjà bu. Il se trouve justement que nous ne pouvons rien nous procurer pendant le repos que nous allons passer ici.

Depuis deux jours, il tombe une petite pluie fine et douce, et les feuilles poussent rapidement, c’est à ne pas s’y reconnaître. La Forêt de l’Argonne reprend toute sa beauté, mais il y a des endroits où les chênes sont coupés à un mètre de hauteur et où il n’y aura jamais de feuilles.

J’ai reçu samedi une lettre de Madame Bindé. J’ai vu Auguste tout à l’heure, il se porte bien. Nous avons bu du vin de Bourgueil ensemble.

Ma chère Eugénie, je te quitte en t’embrassant affectueusement. ‑ H. Moisy

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