24/8 Deyvillers. La retraite continue.



24 août 1914 Deyvillers (Vosges).

La retraite continue. Des convois passent pendant la nuit transportant des blessés vers l’arrière.

Des blessés passent à pieds. Une très grande quantité, des coloniaux surtout, sont blessés à la main gauche. Ce sont des auto-mutilés sans aucun doute ; sur la plupart se voit la pigmentation caractéristique de la poudre. Ils meurent de faim. Nos troupiers leur distribuent du pain, de la viande. Ils sont couverts d’une couche de poussière indescriptible.

… Soudain, nous apprenons que Lunéville est aux mains de l’ennemi. Quel effondrement de nos espérances ! L’optimisme du capitaine Gresser ne résiste pas à ce coup-là. Nous n’osons nous demander ce qui ce passe dans le Nord. Liège a depuis longtemps succombé. Alors ?…

L’exode des habitants de Baccarat commence, lugubre… Il en passe par groupe de six, sept personnes, des femmes, des enfants… couverts de poussière, les yeux creux, les lèvres sèches. Par eux nous apprenons la retraite rapide des troupes françaises, l’envahissement de la Meurthe-et-Moselle par l’ennemi, les atrocités qu’y commettent les soldats ivres du vin pillé. Badonviller est à nouveau entre leurs mains. Baccarat également et Saint-Dié.

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