20 juillet 1918.
On dégage les abords de la Forêt de Villers-Cotterets.
Les Allemands repassent la Marne qu’ils avaient franchie.
Les Américains de la 32ème D.I.V.J. aguerris par trois mois de séjour en Haute-Alsace nous quittent pour la bataille. Leurs convois de gros camions soulèvent la poussière des routes. Leur joyeuse humeur soulèverait le monde.
Et il semble bien que, là-bas, vers le vieux Valois, elle commence à soulever quelque chose sinon d’aussi lourd, du moins d’aussi vieux que le monde : le tomahawk.
Jeunes, en chemises kaki, le chapeau mou sur la tête rase, ils passent dans les autos fleuries de bruyères et de bleuets, parées de fougères, ils chantent des chansons drôlement rythmées d’une voix nasillarde. Et les gosses de Lure, enthousiasmés, leur crient : « Good Bye ! »