2 – 4 juillet : travaux préparatifs aux lignes de défense



Le mardi 2 juillet 1918
Nous continuons les travaux d’entretien et d’approfondissement commencés hier. Il fait une grande chaleur. Je me baigne dans la Biesme avec le sergent Pilon. Nous sommes toute la journée à l’ombre des grands arbres qui se trouvent dans la côte. Nous avons de l’eau à volonté. Le ravitaillement se fait de jour, tous les boyaux se trouvant sous bois, ainsi que nos cuisines. Comme service de garde, nous avons une sentinelle par escouade.


Le mercredi 3 juillet 1918
La population civile de Sainte Ménehould, Florent[-en-Argonne], Les Islettes et tous les villages compris dans une certaine zone reçoit l’ordre d’évacuer à l’arrière, en prévision de prochains bombardements. Le sous-lieutenant Marouteau, commandant la compagnie, me remet la Croix de Guerre. Les chefs de section de la 21ème compagnie viennent reconnaître nos emplacements. La 22ème compagnie va reconnaître des emplacements à la Fontaine-Ferdinand. Nous quittons la Biesme à 20 heures et nous allons occuper ces nouveaux emplacements qui se trouvent à plus de 3 km des 1ères lignes. Nous emportons nos munitions au P[oste de] C[ommandement] Touret. Deux sections de la 21ème compagnie nous remplacent dans notre tranchée, il n’y a plus que deux sections en première ligne par suite de cet échelonnement en profondeur. Les mitrailleurs territoriaux qui étaient depuis trente mois en position au bord de la Biesme sont remplacés par la compagnie de mitrailleurs de mon bataillon. La 22ème compagnie fournit quatre patrouilles pendant la nuit pour passer dans les emplacements que nous avons quittés. A la Fontaine-Ferdinand nous sommes logés dans des baraquements en planches. La 23ème compagnie y est logée aussi. Le 4ème Bataillon est resté à la Croix-Gentin. Les bureaux des compagnies sont aux abords de Florent.
Le jeudi 4 juillet 1918
Nous allons travailler sous bois aux emplacements du premier peloton [deux sections] qui est logé dans des abris en branchages. Nous abattons du bois sur trente mètres de largeur en avant d’une tranchée et nous préparons des emplacements de combat. Ce serait la principale ligne de défense en cas d’avance de l’ennemi. Je vais de 14 à 18 heures reconnaître les emplacements que la 21ème compagnie occupe en première ligne, nous devons aller les relever demain soir. Le 2ème peloton est alerté sur ses emplacements à 21 h 30.

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