24-27 mars 1918 : nous sommes au Mort-Homme, à 3,5 km des premières lignes



Le dimanche 24 mars 1918
Je suis de jour. Je vais à la messe de 7 h (+) et de 9 h ½. Je vais conduire la compagnie aux bains-douches à 9 h. Les bains sont très bien installés dans une baraque et il y a un appareil à désinfection. Préparatifs de départ, nous devons aller au Mort-Homme cette nuit. On envoie un sergent par section pour reconnaître les emplacements à occuper.

Le 6ème bataillon quitte Sivry-la-Perche à 19 h et va en réserve à la cote 232, en passant par Béthelainville, Vignéville, Montzéville. Nous arrivons à 23 h, nous sommes logés dans des abris souterrains, toute ma section (19 hommes) dans l’abri D/91. Nous avons laissé nos sacs au bureau de la compagnie, qui les emmène avec lui au Bois-Bourrus où il reste pendant notre séjour en ligne. Nous sommes à environ 3 km 500 des 1ères lignes et nous devons aller faire des travaux la nuit.
Le lundi 25 mars 1918
Je vais, de 4 à 8 h avec le capitaine Caillard et un sergent par section, sur la côte du Mort-Homme pour reconnaître les travaux que nous aurons à exécuter les nuits suivantes. Au retour, nous passons par le tunnel creusé par les Allemands après leur occupation du Mort-Homme pour leur permettre de ravitailler les 1ères lignes sans être vus. Il a plusieurs sorties, est éclairé à l’électricité et il y a de chaque côté des salles de toutes grandeurs, il y avait une salle d’opérations. Il y a bien 40 marches pour remonter à l’air libre. Une voie de chemin de fer Decauville est installée dans toute sa longueur. L’intérieur du tunnel est très humide et l’eau court dedans par endroits. Le travail que nous aurons à faire consistera à poser des réseaux de fils de fer barbelés à la cote 265. Le capitaine Caillard, commandant ma compagnie, est nommé adjudant-major au 4ème bataillon.
Le mardi 26 mars 1918
Repos pendant le jour. Notre abri a sa sortie dans le boyau de Cannes qui va de la cote 232 à la tranchée Sonnois, nous pouvons rester dans ce boyau pendant la journée. Je vois les villages de Montfaucon et de Cuisy sur les crêtes dans les lignes allemandes. Nous avons été poser des fils de fer la nuit dernière de 20 h à 1 h et nous y retournons ce soir. Le secteur a été calme toute la journée, quelques coups de canon de temps en temps sur les 1ères lignes. Je vois les sergents Gibielle et Jacquet, de la 14ème compagnie, que j’avais connus l’année dernière à Choisy[-en-Brie]. Le lieutenant Lamarque arrive à la compagnie.

Le mercredi 27 mars 1918
Repos le jour. Les cuisines de la compagnie de réserve sont installées dans le ravin de [X…], près du P[oste de] C[ommandement] Le Havre, celles des compagnies de première ligne sont installées dans le ravin de [Y…], près de la Coopérative du 344. Etant en réserve, nous allons chercher la soupe de jour et nous mangeons à 11 h et 17 h. Nous allons au fil de fer de 20 h à 2 h. Nous y allons en équipements : casque, masque A. R. S. et fusil.

  • Facebook
  • Twitter
  • Delicious
  • LinkedIn
  • StumbleUpon
  • Add to favorites
  • Email
  • RSS
Cette entrée a été publiée dans Non classé, avec comme mot(s)-clef(s) , , , , , , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>