27 janvier 1917. Ca ne devait pas être gai le déluge !

27 janvier 1917. Aïn Leuh

Ca ne devait pas être gai le déluge !

……… Voyons un peu quelle est la situation au Maroc. Il y a ici et là des symptômes d’agitation comme on n’en a pas vus depuis deux ans. C’est vers le Souss que les choses sont les plus sérieuses. El Hiba, notre vieil adversaire, s’y démène, aidé par les Allemands qui ont pu débarquer des armes et des munitions du côté d’Agadir. Notre ami le pacha de Taroudant, Aïda ou Mouiss, avec une grosse harka, est allé livrer combat aux partisans d’El Hiba, les Aït Ba Amran, au cours de ce combat, qui, par ailleurs, fut glorieux, le brave pacha a été tué. Son fils El Hadj Houmad, a été élu à sa place chef de la harka. Les choses en sont là. Les dissidents Soussi auront affaire bientôt, non plus à des harka mais à une grosse colonne qui se concentre dans le sud.

Chez les Zaian, la recrudescence du brigandage, des attentats contre nos postes et contre nos vedettes sont d’un mauvais signe. Moha ou Hamon reprend sa propagande et semble préparer un plan d’attaque de connivence avec le grand chef religieux Sidi Raho.

Autour de Taza, nos avions bombardent sans répit les campements des dissidents et le poste de Bab Mozouj est harcelé par l’ennemi.

A quelques centaines de mètres de M’çoun, les indigènes ont, au moyen d’explosifs puissants, fait sauter un pont du chemin de fer. Ils se civilisent, les Marocains !…