1er novembre 1916. Reconnaissance à la montagne de Sidi abder Hamman Fazazi



1er novembre 1916

Reconnaissance à la montagne de Sidi abder Hamman Fazazi par le Tizi Guenfou qui emprunte le cours de l’oued Guenfou avec au nord les à-pics du Ben Zidj et au S-E les contreforts du Tizdadine. Ascension de Sidi A. H. F. à travers des futaies de cèdres énormes mêlées de chênes-verts à feuilles épineuses (comme le houx) et de chênes- verts à feuilles pointues et étroites (comme l’olivier). Roches rouges en tables successives. Au sommet, (2.100 m environ) marabout à toît pointu en planches de cèdre de Sidi A.H.F. Auprès du marabout un énorme chêne-vert. Le caïd, les khalifats de notre escorte pénètrent chez le saint. Nous, non. Cependant j’aperçois son cercueil en bois, porté sur deux tréteaux en bois, recouvert de loques d’étoffe blanche. Les piliers de soutien du toit sont ornés de bandelettes de toile, de morceaux de cordes, de touffes et de mèches de cheveux (ex-voto). Plus haut que le marabout et vers l’est la forêt détruite par un vaste incendie fait place à un plateau dénudé d’où l’on a des vues sur le gros massif du djebel Tchioukt1. Des forêts s’étagent de ce plateau à ce djebel (qui semble élevé de 3000m). Nous descendons ensuite en contournant Sidi A.H.F. par le sud-est par un ravin que le caïd nous nommes : Talet Tazizaou (la descente verte). Cèdres toujours d’énormes dimensions. Nous rejoignons ainsi une vallée faisant communiquer l’oued Guenfou avec les pentes nord du Tizdadine. Nombreux Kerkour2 (pierres sacrées sur lesquelles les passants déposent une petite pierre.) Les cèdres disparaissent pour faire place aux thuyas qui couvrest les pentes du Tizdadine et du Ben Zidj orientées au sud et à l’ouest. Arrivée à la casbah de Mimoun, à la sortie des gorges du Guenfou, où nous déjeunons abondamment. J’ai mesuré un thuya de 2m50 de diamètre. Il y en avait de plus gros encore dans des endroits que je n’ai pu atteindre et qui atteignaient certainement 3m et plus.*

1 Aux Aït Tserrouchen des Aït Youssi.

2 Pierre monumentale érigée sur les lieux où un homme a succombé. Les petites pierres sont mises là en guise de souvenir au mort. On trouve également des kerkour aux endroits où a campé un marabout.

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