27 septembre – 2 octobre : repos puis bivouac d’alerte



Le lundi 27 septembre 1915
Repos toute la journée. La canonnade française continue en Champagne. On nous communique officiellement l’avance en Champagne et 23 000 prisonniers et 24 canons. La pluie tombe jour et nuit.

Le mardi 28 septembre 1915
Repos toute la journée. Canonnade violente à gauche. Fusillade la nuit à la Harazée. Pluie toute la nuit.
Le mercredi 29 septembre
Repos toute la journée. Temps toujours humide.
Le jeudi 30 septembre 1915
Exercice le matin. A 15 h, ordre de bivouac d’alerte, tous les hommes doivent être équipés, les couvertures sont ramassées et mises en paquets par demi-section, puis mises dans une voiture. A la nuit, aucun événement grave n’étant survenu, on redonne les couvertures. Temps couvert, humide et très froid.
CARTE POSTALE : Recto : des murs en ruine et un large escalier, des arbres en haut à droite.  » 573. La grande guerre 1914-15. – Les ruines de CLERMONT EN ARGONNE (Meuse) Sous aucun prétexte sauf celui de dissimuler leurs vols le pays fut détruit par les flammes »

Visé Paris 573 ‑ »Phot-express » ‑ Imp. Baudinière, Nanterre

Verso :: Monsieur Marc Moisy Ragot

à Bourgueil

Indre & Loire

 

Jeudi 30 septembre 15 – 15 heures

Mon cher père

Santé toujours très bonne .Toujours en forêt sous nos tentes. Temps humide.

Meilleurs baisers. Votre fils dévoué ‑ H. Moisy
Le vendredi 1er octobre 1915
Repos toute la journée. Jeux divers. Le capitaine de Langle de Cary arrive à la 5ème compagnie. Nous sommes toujours en bivouac, dans la forêt, sous nos tentes. La canonnade diminue d’intensité. Temps nuageux et humide.
Le samedi 2 octobre 1915
Exercice le matin. Repos l’après-midi. Peu de canonnade. Temps sec et froid. Gelée forte.
Carte lettre gommée – 4 drapeaux en noir – B. M. Paris

Samedi 2 octobre 1915

Ma chère Eugénie,

Je t’écris cette lettre par un temps magnifique, il y a eu ce matin une forte gelée et le temps est resté clair toute la journée. Il y a assez longtemps que nous n’avions que de la pluie.

Aujourd’hui nous n’entendons presque pas le canon.

Il y a exactement un an que j’ai quitté Orléans pour la deuxième fois, un an que je n’ai pas quitté l’Argonne, sauf pour ma permission ; avec un mois de campagne au début, ça me fait treize mois sur le front.

Depuis hier, nous avons comme commandant de la 5ème Cie le capitaine de Langle de Cary, fils du général commandant la 4ème armée. Je n’ai pas encore eu le temps de l’apprécier pour pouvoir en dire quelque chose.

Je suis en bonne santé. Auguste également.

Accepte une bonne pensée de ton frère qui t’aime. H. Moisy

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